À qui profite l’or ?

22 février 2016

Mali

Le Président malien IBK a annoncé avec fierté que la production d’or au Mali est en hausse après avoir subi une légère baisse en 2014. Avec une production de 50 tonnes d’or en 2015, le Mali aurait consolidé sa place de troisième producteur africain derrière l’Afrique du Sud et le Ghana. De nouveaux gisements ont été trouvés, comme celui de la mine de Fekola (près de la frontière avec le Sénégal, à 400 km à l’ouest de Bamako). Elle rentrera en activité cette année. La production d’or totale du Mali prévue pour 2017 sera de 60 tonnes.

Les principaux bénéficiaires de la production de ce minerai sont des multinationales comme Rangold (britanique), Endeavour Mining ou B2Gold (canadiens). Leurs actionnaires se frottent les mains car leurs profits sont en hausse.

Les dirigeants maliens à l’instar d’IBK sont aussi fête car ils auront leur part de pépites. Quant aux travailleurs qui s’épuisent à extraire ces fameux minerais et aux orpailleurs qui risquent leur vie en allant au fond de trous et qui sont parfois enterrés vivant, ils sont considérés comme du bétail.

Des révoltes d’orpailleurs ont éclaté plusieurs fois, faisant de nombreux morts. La dernière en date est celle du 29 janvier dernier dans le site minier de Syama (située dans la sous-préfecture de Fourou, cercle de Kadiolo, région de Sikasso). La société minière qui se dit propriétaire de ce site ne tolère pas la présence d’orpailleurs indépendants dans sa concession. Avec la complicité des autorités locales, elle a fait appel à des gendarmes pour expulser les indésirables. L’affrontement a été violent, il y a eu 2 morts et plusieurs blessés. Des affrontements de ce genre sont monnaie courante mais les autorités maliennes font tout pour que cela ne se propage pas dans l’opinion publique afin de ne pas salir l’image des multinationales.

Avec l’extension des mines existantes et l’ouverture de nouvelles, il y aura inévitablement des conflits avec les populations locales car ce sont elles et les travailleurs de ces mines qui sont toujours les laissés-pour-compte. Les dirigeants de ces multinationales peuvent dormir tranquille en comptant sur les autorités maliennes pour exécuter leur sales besognes.