Zone industrielle de PK 24 : il faut que le transport soit entièrement à la charge des patrons !
Le quotidien des travailleurs
Pour les travailleurs de la zone industrielle de PK 24, se rendre au travail ou en revenir relève d’un véritable parcours du combattant. Cette zone se trouve complètement à la périphérie de la ville d’Abidajn. Ce qui fait que le transport en commun est rare. Pour arriver au travail à l’heure le matin, il faut se réveiller très tôt. Et quand il y en a, ça coûte cher. Une grande partie du salaire y passe.
Beaucoup, pour économiser les frais de transport, montent sur les camions benne qui font des travaux par là-bas. Les chauffeurs, étant eux-mêmes des ouvriers, comprennent bien la situation et s’arrêtent souvent lorsqu’ils sont sollicités par d’autres travailleurs. Mais c’est un moyen de transport dangereux car ces camions ne sont pas habilités au transport de personnes. Les passagers sont entassés comme du bétail. En cas d’accident, il y aura forcément un drame.
D’autres font de l‘auto-stop, mais c’est un moyen tellement aléatoire que les retards sont très fréquents. Quelques rares entreprises mettent des cars à la disposition des travailleurs mais ce n’est pas gratuit. Pour ceux qui y souscrivent, le salaire est amputé d’au moins 25 000 F.
Étant donné que la plupart des ouvriers sont des journaliers, ils ne peuvent pas envisager de se loger dans les environs de leur lieu de travail. Se nourrir dans cette zone éloignée de tout, est aussi compliqué et coûte cher car toute la nouriture vient d’Abidjan.
Avec le niveau actuel des salaires, le revenu des travailleurs fond comme du beurre au soleil. Ça ne coûterait pas grand chose aux patrons de mettre à la disposition des travailleurs des cars de transport gratuit. Mais ils n’accorderont cela que contraints et forcés par les travailleurs en lutte.