Y en a marre du système journalier
Le quotidien des travailleurs
A Sidis, une entreprise de plastique située à la zone industrielle de Yopougon, les travailleurs sont corvéables selon le bon vouloir du patron : c’est ce que nous appelons le « calage ». Cette règle n’est plus l’exception, puisqu’elle est en train de se généraliser dans toute la zone.
Ainsi, même mini d’un contrat de trois mois, six mois ou onze mois, comme cela se pratique dans cette zone industrielle, le travailleur n’est pas assuré de travailler tous les jours. Nous venons au travail, et selon les besoins du jour en main-d’œuvre, ou tout simplement le bon vouloir du patron, il peut renvoyer un ouvrier à la maison.
Même en travaillant tous les jours, le salaire est insuffisant. A plus forte raison, dans ce contexte de flambée généralisé des prix. Or voilà que ce salaire de misère doit à chaque fois être amputé d’autant de journée que nous avons été recalés. Quant aux collègues qui habitent loin de la zone industrielle, en cas de calage, ils perdent et la paye du jour, et le coût du transport.
Le patronat aggrave en permanence l’exploitation des travailleurs pour augmenter d’autant son profit. Il a le soutien des gouvernements qui se succèdent au pouvoir et aussi de leur appareil d’État. Seule une organisation conséquente des travailleurs peut opposer une force à l’exploitation.