Usine Mibem à Koumassi : un cas d’exploitation parmi d’autres

01 décembre 2017

Le quotidien des travailleurs

Mibem est une usine située dans la zone industrielle de Koumassi. Elle fait la mise en bouteille de différentes sortes de boissons comme la liqueur appelée « Calao », les vins en carton appelés « Château de France », etc. Elle emploie entre 300 et 400 travailleurs, tous des journaliers qui travaillent dans des conditions difficiles.

Voici le récit d’un travailleur :

« Cela fait plus de quinze ans pour les plus anciens, que nous travaillons dans cette usine. Nous travaillons 12 heures par jour du lundi au vendredi. Quand les périodes de fête arrivent, nous travaillons tous les jours sans repos, mais les salaires restent toujours les mêmes. Nous sommes pointés à 383 F cfa l’heure. La direction ignore la majoration des heures supplémentaires ainsi que celle des jours fériés. Aucun d’entre nous n’est déclaré à la CNPS. Nous sommes payés main à main sans bulletin de paie. Quand un travailleur tombe malade, la direction ne participe pas à sa prise en charge sous prétexte qu’il a contracté sa maladie ailleurs.

« Tout dernièrement, la direction a décidé de faire passer un nombre restreint de collègues en CDI, mais le contrat laisse plutôt à désirer, avec un salaire de misère.

« Pour améliorer nos conditions de travail, c’est depuis des années que nous avons revendiquons mais nous n’avons pas encore trouvé la bonne manière. Le plus souvent, nous confions notre destin à autrui et après, nous constatons que soit cette personne s’est rangée dans le camp du patron, soit elle nous abandonne carrément. Ces derniers jours, la colère commence encore à gronder. La liste des mécontents, surtout suite à ce semblant d’embauches, ne fait que grandir, quelques-uns sont déterminés. »

Ce genre d’exemple est légion dans toutes zones industrielles : Koumassi, Vridi, Yopougon et ailleurs ; la situation des travailleurs ne cesse de se dégrader. Les exploiteurs finiront par faire le pas de trop. Souhaitons que ce jour-là ils trouvent face à eux une force qui compte, des travailleurs organisés au-delà de leur entreprise.