Une leçon de solidarité à retenir
À Toumodi, un enseignant a été tabassé par les policiers et écroué au commissariat. C’était sous le prétexte que celui-ci aurait frôlé leur véhicule avec sa moto. Le journal gouvernemental Fraternité Matin qui relate ce fait, n’explique pas les raisons de fond qui se cachent derrière. N’y aurait-il pas là, par exemple, encore une histoire de racket ? Toujours est-il que l’enseignant était entre les mains de ses bourreaux quand ces collègues alertés sont venus le libérer, après de « chaudes explications » avec les policiers. Ils l’ont ensuite transporté à l’hôpital où il a reçu des soins et un certificat d’indisponibilité de 10 jours. Non contents de leurs forfaits, les policiers l’ont convoqué au commissariat le lendemain.
L’abus de pouvoir est d’autant plus flagrant, qu’il n’y avait aucune trace d’accident, ni sur la moto de l’enseignant, ni sur le véhicule des policiers. Les enseignants ont décidé d’accompagner leur collègue au commissariat, pour répondre ensemble à cette convocation. Les élèves ont aussi répondu présent en se rendant au commissariat pour exprimer leur solidarité.
Du coup, la peur a changé de camp. Les policiers ont appelé leurs collègues gendarmes à leur rescousse. Mal leur en a pris : ils ont été accueillis par des jets de pierres. Il a fallu alors la médiation du préfet pour mettre fin à cette protestation collective.
Voilà, une bonne leçon de solidarité, pour tenir tête aux forces de l’ordre !