Un enfant meurt faute de caution à payer à la clinique : un drame de plus causé par l’inhumanité d’un système dominé par l’argent roi

18 janvier 2020

LEUR SOCIÉTÉ

Le 4 janvier, une fillette âgée de 11 mois gravement malade a été transportée en urgence à la clinique du Grand Centre située à Yopougon Niangon (Cité CIE). On a refusé de la recevoir avant le versement d’une caution d’un million de francs, mais les parents de condition modeste n’avaient pas sur eux cette somme. Devant l’urgence, ils ont supplié vainement le service médical de cette clinique de commencer tout de même les soins en attendant de réunir cette somme auprès de leurs proches. Les portes de cette clinique leur sont restées fermées. Ce refus a été fatal pour l’enfant puisque peu de temps après elle est décèdée. C’est un crime et c’est révoltant !

De nombreuses personnes outrées par l’inhumanité des responsables de cette clinique ont relayé l’information auprès de leur connaissance et c’est ainsi qu’en un rien de temps, ce drame a fait le tour des réseaux sociaux. Apparemment c’est arrivé jusqu’à l’oreille du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique puisqu’il a fini par faire semblant de s’en préoccuper. De peur que cette indignation massive se transforme en une véritable flambée de colère, il a décidé de sanctionner la clinique sous forme de « suspension provisoire » de ses activités pour un délai d’un mois tout en l’autorisant à continuer à s‘occuper de ceux qui ont été hospitalisés avant ce drame.

La presse gouvernementale s’est empressée de qualifier cette décision de « courageuse et responsable ». Mais qu’est-ce qu’il y a de courageux dans cette soi-disant sanction puisque les responsables de ce crime resteront en liberté et continueront de refuser les malades qui ne pourront pas payer une caution aussi exorbitante ?

Ce genre de pratique criminelle n’est pas propre aux cliniques privées puisque les hôpitaux publics agissent pareillement. Par conséquent, c’est l’État lui-même qui agit comme un criminel envers tous ceux qui n’ont pas les moyens financiers d’accéder aux soins.