SOGB : les travailleurs redressent la tête
Le quotidien des travailleurs
La SOGB (Société des caoutchoucs de Grand Béreby) est, comme son nom l’indique, basée à Grand-Béréby, dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Elle est spécialisée dans le caoutchouc et l’huilerie ; elle emploie près de 8 000 travailleurs. Ceux-ci sont engagés dans un mouvement de grève à rebondissement. Ils réclament une augmentation substantielle de leurs salaires qui oscillent entre 25 000 F et 50 000 F, de meilleures conditions de travail, le respect et la dignité.
Depuis plusieurs années, des négociations sont en cours pour régler ce problème mais il n’en sort rien de concret pour les travailleurs. Face au mépris affiché du patron, les travailleurs sont passés à la vitesse supérieure en se mettant en grève. Lorsque celle-ci a éclaté, patronat et autorités ont montré à quel point ils étaient de mèche ; ils n’avaient qu’un seul mot à la bouche : « la grève est illégale ». Leur seul but était de faire reprendre le travail aux ouvriers sans que ceux-ci aient obtenu quoi que ce soit.
Comme les travailleurs restaient mobilisés, le patron a remis des lettres de licenciement à 70 de leurs représentants, croyant ainsi pouvoir casser le mouvement des travailleurs par l’intimidation. Manque de chance pour lui, c’est l’effet contraire qui s’est produit, la mobilisation est montée d’un cran. Les travailleurs ont entrainé femmes et enfants et ont battu le pavé dans la ville, puis devant la direction qu’ils ont bloquée. Pris de panique, les responsables de l’entreprise se sont enfermés dans leurs bureaux. Ils ne doivent leur sortie que grâce à l’intervention musclée des forces de l’ordre.
Les travailleurs restent mobilisés et n’entendent pas baisser les bras tant que les patrons n’accèderont pas à leurs revendications.