Sigma : les travailleurs font grève pour réclamer plus de sécurité au travail
Le quotidien des travailleurs
SIGMA est une entreprise de fabrication et de reconditionnement de bombonnes de gaz située dans la zone industrielle de PK 24. Début juin, les travailleurs de cette entreprise ont fait une grève de trois jours pour réclamer la déclaration à la CNPS, l’assurance maladie, du matériel de protection et des mesures de sécurité supplémentaires.
À l’origine de la colère il y a eu une explosion à la section reconditionnement le 28 mai dernier. Il s’agit d’une section particulièrement dangereuse où on pratique la soudure alors qu’il y a la présence de gaz résiduel très inflammable. Les ouvriers travaillent sans protection suffisante dans une atmosphère de chaleur, il n’y a pas suffisamment d’ouvertures dans l’atelier. Dans cette zone industrielle qui regroupe déjà plusieurs entreprises, il n’y a pas une seule caserne de sapeurs-pompiers alors que le risque d’incendie est réel. Toutes les conditions sont réunies pour que le moindre incident se transforme en drame.
C’est ce qui arriva le samedi 28 mai. Le bilan fut lourd : 8 travailleurs gravement brulés. Le lundi suivant, la grogne était là, les travailleurs ne souhaitaient pas retourner à l’atelier tant que le problème de sécurité n’était pas résolu. La direction réussit néanmoins à faire reprendre le travail en multipliant la pression. Les ouvriers étaient à la tache lorsque la nouvelle du décès de l’un de leur collègue à l’hôpital fut connue. Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Immédiatement les travailleurs arrêtèrent le travail. Au troisième jour de grève, la direction finit par accepter la déclaration à la CNPS. Pour le reste, les négociations sont en cours.
Il a fallu se mettre en grève pour obliger ce patron à se pencher un peu sur le problème de sécurité. Sa soif de profit a déjà coûté la vie à un travailleur et a transformé les sept autres en estropiés à vie.
La rapacité des capitalistes n’a pas de limite et ce n’est pas seulement à SIGMA que c’est ainsi. Tôt ou tard, il va falloir que la classe ouvrière se lève pour montrer à ces vautours qu’elle est puissante et qu’elle peut changer son sort.