Sicogi pk 18 : les travailleurs se remobilisent
Le chantier de la Sicogi à Abobo PK18 est une promotion immobilière dont la réalisation est confiée à l’entreprise chinoise dénommée Covec-ci. Depuis deux ans, les ouvriers mènent régulièrement des luttes pour l’amélioration de leurs conditions de travail. La dernière des luttes date du mois de février dernier et se poursuit encore.
Voici l’histoire racontée par un travailleur :
« C’est en début du mois de février que nous avons marqué un arrêt de travail de 4 jours. Cet arrêt a obligé la direction à respecter le barème du bâtiment en ce qui concerne les manœuvres. Aujourd’hui, le salaire d’un manœuvre est passé de 3000F à 4180F par jour. La direction a pris aussi la décision de déclarer à la caisse de retraite (CNPS) les travailleurs qui ne l’étaient pas encore. Quant aux ouvriers, ils ont eu de petites augmentations sur leur catégorie ou sur le prix de la tâche pour les tâcherons. En ce qui concerne l’augmentation à proprement parler des ouvriers, la direction a dit qu’elle attend le changement de catégorie qui sera proposé par l’État.
Et donc, depuis cette date, les ouvriers sont dans l’attente de ce changement. Mais plus le temps passe, plus les travaux aussi avancent. Et il n’y a pas longtemps, la direction a annoncé la réduction du personnel qui doit passer de 800 à 400. La nouvelle de la suppression de 400 postes a évidemment apporté un vent de mécontentement. Les travailleurs se sentant tous menacés ont commencé à murmurer. Finalement, craignant une réaction violente de la part des travailleurs, la direction s’est rétractée pour dire que ce ne sera pas un renvoi collectif, ni par vague, mais plutôt par rapport à ceux qui feront des fautes lourdes ou qui joueront à la paresse. Mais pour les travailleurs, quel que soit le mode de renvoi, le résultat sera toujours le même. La direction veut arriver à ses fins qui est de se débarrasser des travailleurs qu’elle trouve un peu combatifs ou encombrants.
Aujourd’hui Elle craint que nous reprenions la lutte pour une augmentation de salaire. Il y a de cela un an, pendant les premières grèves, elle avait déclaré que si elle augmentait les salaires de plus de 500 F l’entreprise allait couler. Un an après, les travailleurs l’ont obligée à accorder une augmentation de plus de 1000 F pour les manœuvres, sans qu’elle ne coule. Donc elle est consciente que les ouvriers se serviront de cet exemple pour exiger un peu plus, quelles que soient les décisions de l’État. D’ailleurs depuis un certain temps le ton monte du côté des machinistes qui sont payés comme des manœuvres.
Ce renvoi vite programmé par les patrons alors qu’il y a encore du travail, n’est qu’une mesure préventive pour nous affaiblir. Mais nous avons compris leur jeu, c’est pour quoi nous voulons vite attaquer pour tuer l’œuf dans la poule ».