Si l’école publique est défaillante, ce n’est pas la faute des enseignants

22 septembre 2016

Pour cette nouvelle rentrée scolaire, le gouvernement a décidé de remettre au programme les cours du mercredi dans le primaire. Mais les enseignants n’ont pas été consultés et menacent, à juste titre, de se mettre en grève pour la rentrée si certaines de leurs conditions ne sont pas prises en compte.

Selon la ministre de l’Éducation nationale, sa décision est dictée par la mise en conformité de l’école ivoirienne avec « les normes internationales » en matière de nombre d’heures de cours mais aussi en matière de niveau d’étude des élèves. C’est vraiment du blabla car si vraiment le pouvoir voulait s’occuper correctement de la scolarité des enfants des familles modestes, on l’aurait su depuis longtemps.

Or, quelle est la réalité de l’éducation dans ce pays ? Les riches, eux, ont la possibilité d’envoyer leurs enfants dans les écoles privées de bonne qualité, voire de les envoyer à l’étranger, dans les grandes écoles. Mais pour la majorité de la population, notamment les familles des classes pauvres, il n’y a pas d’autre choix que de se contenter de l’école publique où la qualité de l’éducation se dégrade d’année en année à cause de la vétusté des locaux et des classes surchargées. Il n’y a pas assez de salles de classes, pas assez d’instituteurs. Se retrouver à 50, 60 voire 70 dans une classe ne permet pas à l’enseignant de s’occuper des problèmes spécifiques de chaque élève.

L’école publique a plus besoin de salles de classes, de cantines scolaires et d’infrastructures pour permettre à tous les enfants de mieux apprendre et de s’épanouir. Mais au lieu de cela le gouvernement veut demander aux enseignants de travailler le mercredi sans compensation financière.

Comme toujours le gouvernement préfère éluder les vraies questions et faire porter le chapeau à d’autres afin de faire oublier ses propres responsabilités !