SGTM-Eiffage : conditions de travail déplorables et salaires de misère

10 octobre 2021

Le quotidien des travailleurs

SGTM est une société Marocaine exerçant dans le secteur du BTP en Côte d’Ivoire depuis 2011. C’est elle qui a en en charge la réhabilitation de la baie de Cocody, la construction de l’échangeur de l’Indénié ainsi que plusieurs autres travaux à Abidjan et à l’intérieur du pays. Ci-dessous le témoignage d’un travailleur.

« Suite au ralentissement des travaux de réhabilitation de la baie de Cocody, nous avons été déployés à Yopougon pour des travaux de canalisation. Nous sommes plusieurs groupes de travailleurs, composés en majorité de ferrailleurs, de menuisiers et de quelques manœuvres. Ces travaux consistent à construire plus de douze grands caniveaux répartis sur plusieurs sites, pour permettre un meilleur drainage des eaux usées. Nous travaillons en suivant les passages d’eaux déjà existant, c’est-à-dire dans les eaux usées des habitations. Quand il y a des pluies diluviennes, elles charrient tous les détritus des quartiers. Nous sommes obligés de marcher dans les eaux usées sans bottes ni chaussures de sécurité. La majorité d’entre nous travaille sans gants parce qu’il n’y en a pas en quantité suffisante. Quand nous en réclamons, les patrons nous disent qu’une paire de gants devrait durer au moins trois mois avant d’être remplacée.

Les salaires sont très bas. Les ouvriers qualifiés ne touchent pas plus de 7 000 Fr par jour et les manœuvres moins de 4 000 Fr. Pour éviter toutes réclamations, la direction de SGTM-EIFAGE se décharge sur la structure de placement qui lui fournit la main d’œuvre. C’est cette dernière qui est chargée de payer notre salaire. Ainsi, en cas de lutte, la direction de l’entreprise peut se débarrasser de nous à bon compte ».

Cette situation n’est pas propre à ces deux entreprises capitalistes. Elle est générale, aussi bien dans le secteur du bâtiment que dans les zones industrielles. Patronat et gouvernement ne feront rien pour y remédier sans une riposte énergique du monde du travail.