Secteur du BTP : l’avidité des patrons, première cause des accidents
Le quotidien des travailleurs
Le mardi 04 janvier 2022, deux accidents de travail mortels se sont produits sur des chantiers à Abidjan, causant la mort de deux ouvriers et plusieurs blessés graves. Le premier, le plus médiatisé, s’est produit sur le chantier de la construction de l’échangeur de Gesco dans la commune de Yopougon. Il a fait 1 mort et 8 blessés. Les travaux de l’agrandissement de la voie Gesco carrefour de Jacqueville sur la route de Dabou, ont été confiés à l’entreprise française SOGEA-SATOM. Cette dernière a sous-traité avec d’autres entreprises. Évidemment, chacune, pour amasser un peu plus de fric, utilise les travailleurs comme des bêtes de somme avec des bas salaires, des conditions de travail difficiles sans mesure de sécurité adéquate. C’est cette course au profit qui est à la base de ces nombreux accidents. Et malheureusement ces entreprises ne sont nullement inquiétées par les autorités de surveillance. Bien au contraire, elles prospèrent sous la protection de l’État.
Après l’accident de Gesco, le directeur de l’AGEROUTE, la structure étatique qui a en charge la réalisation de tous les travaux de l’État, s’est rendu sur le lieu. Il n’a rien trouvé à dire que de promettre une enquête qui sera menée pour situer les responsabilités. Et pour cela, on va faire venir de France des experts pour analyser l’écroulement de l’échafaudage. Cette prétendue enquête n’est rien d’autre qu’une manière de noyer le poisson. Pour les capitalistes et les autorités qui les entourent, la vie d’un travailleur ne compte pas à côté des profits réalisés sur son dos.
Ce même jour du 4 janvier, sur un autre chantier à Cocody Angré cité Sir, un autre accident a fait un mort et des brulés graves suite à une électrocution alors que des ouvriers étaient en train de d’installer un échafaudage. Quelques semaines avant ces accidents, 4 ouvriers ont trouvé la mort sur le chantier du 4ème pont. Ces accidents sont nombreux. Ceux dont on parle ne sont que la partie visible de l’iceberg.
Tel un pompier arrivant après l’incendie, les autorités publiques font semblant de mener des enquêtes après les accidents alors que c’est en amont qu’elles auraient dû agir, en contrôlant les installations avant leur mise en service