Satisfecit général du président : la réalité est toute autre

16 janvier 2015

Comme chaque année, à la veille de la nouvelle année, la population a droit au discours du Président. Et cette année, à entendre celui-ci, si nous ne sommes pas au paradis, on est en tout cas, juste à côté, au purgatoire.

Après avoir parlé des réalisations comme le 3ème pont, il a annoncé la construction de deux autres ponts et du tramway. Selon lui plus d’un million d’emplois ont été créés depuis ma prise de fonction, essentiellement dans l’agriculture et dans le secteur informel, comme ça personne ne peut compter. Il s’est aussi félicité de la soi-disant augmentation du pouvoir d’achat des travailleurs par l’augmentation du SMIG à 60 000F. La Couverture Maladie Universelle, l’équipement des Universités et des Hôpitaux, la construction de nouvelles universités, l’école obligatoire pour tous en 2015 et la construction d’écoles, etc. tout y est passé.

Un travailleur qui entend un tel discours se demanderait s’il s’agit bien de la Côte d’Ivoire, lui qui tire le diable par la queue !

La plupart des emplois sont précaires. Combien de travailleurs sont obligés de dormir sur leurs lieux de travail pour économiser le prix du transport ?

Eux qui continuent à vivre dans des bidonvilles, quartiers précaires que le gouvernement casse sans les reloger; eux qui fréquentent les hôpitaux publics, savent qu’ils manquent de tout. Jusqu’aujourd’hui, des services dans les CHU ne fonctionnent pas ou au minimum, faute d’investissements. Dans les petites villes, les centres de santé sont à peine équipés. Il a aussi parlé de l’école pour tous. Et prétend créer suffisamment d’écoles d’ici septembre 2015. Pourtant aujourd’hui, l’État est incapable de prendre en charge les élèves. Pas plus tard que ce mois, le proviseur du Lycée Moderne de Bonoua se plaignait du fait que les élèves s’asseyent à même le sol ou débout pour prendre les cours faute de tables-bancs. Partout, les classes sont bondées, l’éducation se fait au rabais.

Ouattara parle de plus de 800 villages électrifiés alors qu’à Abidjan, de nombreuses personnes ou des sous-quartiers entiers sont privés d’électricité ou subissent de façon récurrente des délestages.

Alors le président a beau présenter les choses de manière avantageuse, les réalités sont là !