Sans une riposte collective des travailleurs, la précarisation continuera !

13 juin 2016

Dans des entreprises comme SIPROCHIM ou OK PLAST situées à la zone industrielle de Yopougon, les patrons ne recrutent des travailleurs qu’avec des contrats de 11 mois non renouvelables. À SIVOP comme à ACIPAC, ce sont des contrats de 6 mois. Lorsqu’ils doivent être renouvelés, les patrons mettent l’ouvrier au chômage pendant un certain temps et le réembauchent avec un nouveau matricule. Ce qui annule automatiquement toute ancienneté. Ainsi, un ouvrier peut travailler plusieurs années dans la même entreprise sans jamais espérer être embauché un jour. Dans certains cas, l’ouvrier, même avec un tel contrat en poche, n’a pas la garantie d’avoir du travail tous les jours. Tout dépend de l’humeur du patron. Or avec le niveau actuel du chômage, pour obtenir même un contrat de ce genre, l’ouvrier doit mouiller la barbe du petit chef.

Dans certaines entreprises comme DMD, SITAB, ou même Nutri, les recrutements se font au jour le jour. Pas la peine de parler de contrat. Chaque matin, devant ces entreprises, ce sont des attroupements des candidats à l’embauche. Là encore, il faut réserver une partie de sa maigre paye pour soudoyer les petits chefs employeurs.

Aujourd’hui, la tendance générale, c’est partout le remplacement des travailleurs embauchés par les journaliers. Les anciens, les malades, les accidentés du travail sont poussés vers la sortie, remplacés par des jeunes travailleurs dans la force de l’âge.

Ceux qui ont la chance de décrocher ce genre de petits jobs sont obligés de travailler dans des conditions difficiles et souvent très dangereuses. Car les patrons ne se donnent même pas la peine d’équiper les travailleurs en tenue de travail, gants, chaussures de sécurité, cache-nez adéquats. Dans certaines entreprises où les patrons équipent un peu les travailleurs, les journaliers, eux, sont exclus alors qu’ils sont souvent les plus nombreux. Comme si ces derniers n’étaient pas tout autant exposés aux risques.

La peur de perdre son emploi si durement acquis fait que les travailleurs sont obligés de faire des sacrifices et de subir des humiliations de la part des patrons.

Cette situation n’est pas une fatalité. Elle découle du fait que, dans la lutte de classe qui oppose la classe ouvrière aux patrons capitalistes, ce sont les patrons qui pour l’instant ont le rapport de force en leur faveur. Mais c’est une situation qui peut changer. Tôt ou tard, les travailleurs vont devoir les affronter sous peine d’aggraver toujours un peu plus leur situation.