Rien que du cinéma !
Le gouvernement ivoirien a créé en 2013, « la Haute autorité pour la bonne gouvernance », une institution prétendument chargée de « lutter contre la corruption ». Dans la réalité, sa principale raison d’être est de caser ses amis à la mangeoire. Alors, à défaut de lutter vraiment contre la corruption, ces gens-là sont bien obligés de faire un peu de cinéma. Ainsi, à ce jour, après onze ans de dur labeur, ils disent avoir arrêté une trentaine d’agents de l’État ayant commis des malversations dans les secteurs de la santé, l’éducation nationale et la construction. Il s’agit probablement de quelques lampistes qui ont été arrêtés et exhibés pour faire un écran de fumée autour des énormes magouilles auxquelles se livrent les grosses légumes.
La corruption est intiment liée au système capitaliste, elle est présente dans les pays riches comme dans les pays pauvres, et dans tous les rouages de l’État. D’après une estimation datant de 2018 de l’Union Africaine, une institution qu’on peut qualifier de syndicat de dictateurs africains, 148 milliards de dollars (environ cent mille milliards de Francs CFA) sortiraient illégalement tous les ans du continent africain par le fait de la corruption.
C’est sûr qu’avec tout l’argent qui circule en Côte d’Ivoire et les liens étroits entre les hommes d’affaires et les hommes politiques de la bourgeoisie, tous partis confondus, la corruption a encore de beaux jours devant elle. Rien ne dit par ailleurs que la « Haute autorité », une création de l’État ivoirien, n’est pas elle aussi, gangrenée par le mal qu’elle est censé traquer !