Rentrée scolaire : l’État réprime la manifestation contre les frais d’inscription
Le 13 septembre dernier, des étudiants, à l’appel de la FESCI, (Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire) ont manifesté contre les frais d’inscription élevés et certains frais supplémentaires dans les lycées et collèges. Les forces de l’ordre ont violemment réprimé cette manifestation. Dans certaines vidéos qui ont fait le tour des réseaux sociaux, on peut voir un jeune homme en train d’être sauvagement battu par un groupe de policiers et laissé pour mort. Dans une autre vidéo, on voit un 4X4 des forces de l’ordre foncer à toute allure sur la foule comme un camion bélier avec une intention manifeste de tuer et qui va heurter un mur. La répression a fait des dizaines de blessés dont 3 par balle selon le Secrétaire Général de ce syndicat estudiantin.
Depuis quelques années, les frais d’écolage ont connu une forte augmentation. D’abord, il y a les inscriptions en ligne qui sont de 3.000 F pour les collèges privés et 6.000 F pour le public. Une fois à l’école, il faut encore payer pour s’inscrire. Si dans les établissements publics, cette inscription est moindre, ce n’est pas le cas dans le privé où de plus en plus d’élèves sont orientés vu que l’état construit de moins en moins d’écoles. Le parent d’élève doit faire face à des frais d’inscription qui oscille entre 40.000 F et 100.000 F en fonction des établissements. S’ajoute à cela d’autres frais supplémentaires comme les cotisations du COGES. Sans compter qu’après tout cela, il faut faire face aux fournitures scolaires, aux frais de transport etc.
Pour les « Grandes écoles », les préinscriptions s’élèvent à 10.000 F. Et une fois dans l’école, il faut payer des frais d’inscription autour de 100.000 F. Pour les universités publiques, à leur ouverture en 2012 après la rénovation, les inscriptions sont passées d’un seul coup de 6.000 F à 30.000 F pour le premier cycle, 60.000 F pour le second cycle et 90.000 F pour le troisième cycle.
La Ministre de l’éducation nationale, loin de vouloir régler cette situation, a affirmé suite à la manifestation des étudiants que ces augmentations « (…) ne les concernent (les étudiants) en rien, à savoir, les droits d’inscription et les cotisations des COGES » non sans avoir dit « qu’il n’y a eu aucune augmentation des frais d’inscription » et que les cotisations du COGES « sont décidées et gérées par les parents d’élèves eux-mêmes selon les besoins de l’école ». Elle a même déposé une plainte contre le secrétaire Général de la Fesci.
Un tel discours n’est que pure démagogie. Aujourd’hui, la hausse continue des frais d’écolage est une réalité à laquelle sont confrontés les parents d’élèves. Avec le niveau actuel des salaires des travailleurs, scolariser les enfants relève d’un véritable casse-tête.
Ces gens du gouvernement passent le clair de leur temps à crier à tout vent que l’école est leur priorité et qu’ils veulent la rendre obligatoire et gratuite. Mais sur le terrain c’est le contraire qui se passe !