Rentrée scolaire : l’État plus préoccupé à servir la soupe aux riches

09 octobre 2014

LEUR SOCIÉTÉ

Actuellement c’est la rentrée des classes. Les parents courent à gauche et à droite pour inscrire leurs enfants, surtout dans les familles pauvres. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, rares sont les familles de paysans ou d’ouvriers où les parents viennent à bout de la rentrée scolaire sans avoir recours au prêt. Cela est encore plus vrai quand il y a plusieurs enfants à scolariser.

Dans les écoles secondaires, au début les “inscriptions en ligne” étaient sensées réduire les dépenses des parents. Mais cette année, ce sont des frais en plus. Ainsi pour les élèves des écoles publiques, il faut d’abord payer 6 000 Frs “en ligne” et après débourser de 9 000 Frs à 11 000 Frs pour l’inscription à l’école. Les élèves que l’État affecte dans les écoles privées, eux, payent 3 000 Frs “en ligne” et 20 000 Frs à 70 000 Frs comme frais d’inscription en fonction de l’établissement d’accueil.

Si l’enfant doit être inscrit dans une école privée, là encore les parents doivent se saigner beaucoup plus. C’est pourtant le cas de la plupart des élèves, car les établissements publics sont en nombre insuffisant et leurs effectifs pléthoriques poussent les parents à s’orienter vers le privé. Mais dans ces écoles, en plus des frais d’inscriptions obligatoires que chacun de ces établissements fixe selon son gré, les frais de scolarité sont aussi très élevés. En fonction de l’école ou du niveau scolaire, la somme à payer peut aller de quelques dizaines de mille à plusieurs centaines de milliers de Francs.

Les “grandes écoles” publiques et privées ne sont pas en reste. Là aussi les enchères montent. Surtout avec les écoles privées. Les frais d’inscription à eux seuls ont découragé plus d’un parent. Après le bac, nombre d’élèves orientés par l’État dans ces établissements restent sur le carreau par défaut d’avoir pu verser les sommes de 40 000 Frs en plus de 300 000 Frs exigées comme inscription.

En plus,  il y a les livres, cahiers et autres fournitures, et très souvent la carte de bus mensuelle à pourvoir à l’enfant. C’est pourquoi, les rentrées font passer des nuits blanches aux parents.

Dans ce pays, le gouvernement trouve bien des milliards à distribuer aux entreprises en termes d’exonération de douane et d’impôts. Mais il n’y a pas d’argent pour la scolarisation des enfants de pauvres. Quoi qu’il en soit, pour les hauts dignitaires du pays et les riches, scolariser leur progéniture ne leur pose aucun problème. Ils en ont les moyens et c’est dans les meilleures écoles de l’étranger qu’ils les envoient.