Renforcement du statut des rois et chefs traditionnels : une mesure réactionnaire sur fond de calcul électoral
Le Conseil des ministres a adopté un projet de loi qui va conférer un statut officiel et légal aux rois et chefs traditionnels. Ce projet de loi crée deux organes. Il s’agit de « l’Assemblée des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire » qui se réunira au moins une fois par an. Puis, il y a la « Chambre nationale des rois et chefs traditionnels ». C’est cet organe qui bénéficiera de subventions sur fonds publics, pour l’exercice de ses « activités » et le gouvernement, mettra aussi des subsides à la disposition de ces rois et chefs à chaque fois qu’il le jugera nécessaire.
Il faut rappeler que le gouvernement n’est pas le premier à recourir au service des prétendus « rois » et autres « chefs ». Déjà pendant la période coloniale ils jouaient le rôle de prolongement des administrations coloniales. Certains se sont mêmes illustrés en livrant aux colons leurs populations comme esclaves en échanges de verroterie, tissus et autres bibelots.
Après l’indépendance, le rôle de ces dignitaires traditionnels a considérablement diminué. Néanmoins, du fait de leur prestige dans le milieu de la paysannerie, ils ont conservé une certaine influence auprès des autorités politiques et administratives. De plus ces rois et chefs traditionnels sont généralement constitués d’anciens commissaires, députés, ministres et hauts commis de l’Etat qui ont servi les différentes dictatures.
Aujourd’hui, ce sont ces institutions traditionnelles veillottes et complètement dépassées que Ouattara veut mettre au goût du jour. Il espère peut-être ainsi acheter des auxiliaires qui pourront faire campagne auprès de leurs populations lors des élections prochaines.