Ramassage des ordures ménagères : quand l’État est rattrapé par la réalité
Les patrons regroupés dans l’Association interprofessionnelle des opérateurs de la filière déchets solides réclament à l’’État la somme de 20 milliards de francs cfa au titre de paiement des arriérés de 14 mois.
Cela est bien en contradiction avec tout le rabâchage à longueur de journée que les autorités gouvernementales nous servent. Récemment encore, il était question de relever le budget d’enlèvement des ordures ménagères de 16 milliards à 30 milliards de francs CFA. Ce qui veut dire que même si ces sommes étaient reversées aux opérateurs, il en faudrait plus pour faire d’Abidjan la ville propre tant vantée. Mais l’impression c’est que le peu qui devrait servir à faire le travail n’arrive pas à destination.
Qu’en est-il des travailleurs de ce secteur ? Les patrons ont beau se plaindre de l’’État, ils mettent les travailleurs dans une très grande précarité. Dans les rues d’Abidjan, il est de notoriété publique que les balayeuses mendient pour arrondir leur mensualité. Leurs conditions de travail sont scandaleuses. Sans aucune protection, elles sont obligées de travailler en permanence au contact des ordures avec tous les risques que cela comporte. De plus, les salaires bien que très insuffisants, sont irréguliers.
Si les autorités publiques étaient aussi soucieuses de la propreté de la ville qu’elles le proclament, elles devraient prendre en charge directement ce secteur au lieu de le laisser entre les mains des concessionnaires privés dont le seul objectif est de faire des profits. Elles devraient en même temps améliorer considérablement les conditions de travail et les salaires des travailleurs de ce secteur vital pour l’ensemble des habitants.