Éditorial

Qui veulent-ils tromper avec leur mensonge sur la « Côte d’Ivoire solidaire » ?

04 mai 2021

ÉDITORIAL

 

Lors d’un séminaire organisé par le nouveau gouvernement, des ministres et des représentants du patronat ivoirien se sont réunis pour, disent-ils, « tracer les sillons du développement de la Côte d’Ivoire ». À cette occasion, le nouveau Premier ministre, Patrick Achi, n’a pas manqué de mots pour vanter son prétendu programme intitulé « Une Côte d’Ivoire Solidaire ». Il prétend que d’ici 10 ans, « la majorité des ivoiriens appartiendront à la classe moyenne », que « chaque ivoirien aura accès à l’électricité, l’eau potable, la santé, l’habitat », que le taux de pauvreté sera diminué de moitié et patati et patata. À le croire, la Côte d’Ivoire deviendra bientôt le pays où couleront le lait et le miel !

Ces paroles mielleuses ont peut-être amusé sa petite galerie mais elles montrent surtout que ce monsieur a bien appris sa leçon de bonimenteur durant les dix-huit dernières années qu’il a passées dans les arcanes du pouvoir. Et à ce titre, il fait partie de ceux qui ont contribué à la dégradation continue des conditions de vie et de travail des populations laborieuses de ce pays pendant qu’une minorité de parasites s’est enrichie outrancièrement.

La « solidarité » dont parlent gouvernement et patronat n’est qu’une duperie pour masquer celle qui les lie pour exploiter davantage la classe ouvrière et la petite paysannerie. Patronat et gouvernement sont en fait chacun dans leur rôle. Pendant que l’un exploite et vole les travailleurs, l’autre joue du pipeau en prétendant œuvrer pour le bien commun.

Mais quels intérêts communs peuvent donc avoir un maître et un esclave ? Certes, nous sommes au temps moderne de l’internet et de l’informatique, les chaines de l’esclavage ont disparu depuis longtemps mais pas celles de l’exploitation. Il y a toujours d’un côté les riches qui exploitent et parasitent le travail humain, de l’autre, les pauvres qui produisent les richesses alors qu’eux-mêmes n’en profitent pas. Les uns s’enrichissent d’année en année pendant que les autres perdent leur santé et leur vie. Alors, autant dire que leur « Côte d’Ivoire Solidaire », c’est de la belle blague ! Les travailleurs n’ont pas besoin de l’obole que les riches jettent de temps en temps aux pauvres pour avoir bonne conscience mais de vivre décemment du fruit de leur travail. Ils ont besoin de vivre dans de bonnes conditions, de bénéficier de soins pour eux et leurs familles, d’avoir des écoles dignes de ce nom pour éduquer leurs enfants, d’avoir accès aux loisirs et à la culture, à l’eau, à l’électricité, etc.

Ce ne sont pas les moyens techniques et les compétences qui manquent dans cette société pour que tout le monde puisse vivre dans de bonnes conditions mais c’est l’organisation capitaliste de la société, c’est-à-dire la propriété privée des moyens de production, qui fait obstacle. Sans luttes collectives, aucune amélioration n’est possible pour les travailleurs et leurs familles car les capitalistes continueront de s’agripper à leurs profits et leurs privilèges ! Au cours de ses luttes futures, la classe ouvrière aura besoin de sa solidarité de classe car elle aura en face d’elle les Patrick Achi et autres politiciens qui viendront au secours des capitalistes. C’est ce combat de classes qu’il faut préparer dès maintenant pour en finir avec cette société capitaliste qui ne profite qu’à une petite minorité.