Éditorial

Procès des pro-Gbagbo : comment les capitalistes traitent leurs domestiques politiques !

06 novembre 2014

Le procès des partisans de Gbagbo s’est ouvert à Abidjan. Le Rdr-Pdci au pouvoir se présente aujourd’hui en juge. Comme si ses dirigeants n’étaient pas responsables des massacres et des exactions à Duékoué, à Bouaké et à Abidjan. Comme si le Pdci n’était pas à l’origine de la haine « ivoiritaire », ethniste et xénophobe qui a entrainé la barbarie dans ce pays. Ils se veulent blancs comme neige, alors qu’ils sont responsables au même titre que les dirigeants du FPI ! Au besoin, ils trouveront bien quelques lampistes de leur bord à jeter aussi en pâture.

Du point de vue des travailleurs, tous ces hommes politiques du Pdci, du Fpi, du Rdr et consorts sont blanc-bonnet, bonnet-blanc. Et pour cause, depuis toutes ces années, les dirigeants de tous ces partis se sont succédé au pouvoir et ont mené la même politique favorable aux plus riches. Ils ont bradé aux capitalistes privés, aux Bolloré, Bouygues, à l’Aga Khan et consorts, les entreprises d’État les plus juteuses. C’est ainsi que le port, les télécommunications, l’électricité y sont passés. Le pouvoir FPI qui prétendait être différent des autres a même fait mieux : non seulement il a continué la même politique initiée par le Pdci, mais il a aussi engraissé comme jamais auparavant les banquiers occidentaux, français et américains, qui ont empoché, sous forme de remboursement de dette près de 500 milliards de francs Cfa tous les ans durant le pouvoir Fpi. Un vrai hold-up qui ne dit pas son nom ! Bien sûr, aucun travailleur n’a jamais vu la couleur de cette dette. L’argent pour la rembourser, le FPI n’a pas été le chercher dans les coffres de ces mêmes rapaces capitalistes, ou encore dans les comptes bancaires des Houphouët et autre Bédié où au moins une petite partie y avait probablement atterri sous forme de commission. En bons serviteurs des intérêts capitalistes, c’est aux travailleurs que les dirigeants du FPI ont demandé de payer la note. Cela s’était traduit par la politique de la « trêve sociale » dont bien des travailleurs se souviennent. Cette politique a entrainé une aggravation sans pareil des conditions vie et de travail de la classe laborieuse durant le pouvoir FPI. Alors, oui, tous ces partis en lutte pour la mangeoire ont montré qu’ils sont avant tout au service de la classe possédante !

Les puissances capitalistes préfèrent, bien entendu, avoir à leur service un pouvoir servile. Le café, le cacao, le coton, l’hévéa et le pétrole, constituent en l’occurrence une énorme source de profit qu’elles veulent surtout préserver. Alors, Elles avaient le choix entre deux postulants les mieux aptes à défendre leurs intérêts : Gbagbo et Ouattara. Comme on le sait, elles ont préféré finalement miser sur le second. Alors, n’ayant pas besoin, au moins pour l’instant, ni de Gbagbo, ni de son équipe, malgré tous les services rendus, eh bien ces messieurs les capitalistes se comportent envers leurs domestiques politiques comme n’importe quel capitaliste se comporte envers un travailleur journalier dans le bâtiment ou dans la zone industrielle de Yopougon : il le met à la porte ! Sans la manière.