Prendre garde à la résurgence de conflits meurtriers entre pauvres dans nos quartiers

15 juin 2018

LEUR SOCIÉTÉ

Le 17 mai dernier, le sous quartier Déguerpi à Micao a été secoué par un conflit inter-ethnique entre des Guérés et des Dioulas faisant un mort et des blessés. À l’origine de ce conflit, une simple bagarre entre gamins qui jouaient ensemble. Autant dire, rien du tout. Si une telle situation qui dans le passé pouvait se résoudre facilement se transforme ainsi en conflit généralisé, il y a de quoi craindre le pire. Surtout avec l’approche des élections présidentielles de 2020, où les politiciens de la bourgeoisie s’appuieront, comme ils le font à chaque fois, sur les divisions ethniques pour se hisser au pouvoir.

Ce genre de conflit ethnique entre pauvres est favorisé par la généralisation de la misère qui sert de terreau aux idées haineuses. D’autant plus que les idées ethnistes et xénophobes sont distillées depuis des années par des politiciens bourgeois dans leur lutte pour la mangeoire.

L’opposition fondamentale dans cette société capitaliste est entre riches et pauvres, entre exploiteurs et exploités. Elle n’est pas entre ethnie, nation, religion, ou autre.

Dans nos quartiers pauvres, quelle que soit notre ethnie ou notre nationalité, nous avons en commun l’exploitation et la misère dans laquelle nous vivons. Nous sommes tous dans le même bateau. Nous avons les mêmes intérêts qui sont diamétralement opposés à ceux des riches.

Voilà pourquoi nous dresser les uns contre autres va profondément contre nos propres intérêts. Pour améliorer notre situation de pauvres, notre situation de travailleurs, nous devons extirper de nos rang tout ce qui nous divise et nous affaiblit, à commencer par l’ethnisme et la xénophobie et chercher au contraire à unir toutes les forces pour lutter contre la classe capitaliste qui nous exploite.