Éditorial

PPA-CI – PDCI – RDR – FPI … objectif mangeoire !

15 novembre 2021

ÉDITORIAL

 

C’est donc parti, Laurent Gbagbo a constitué son équipe pour diriger son parti politique nouvellement créé.

Toutes les vieilles barbes, les anciens du FPI et ceux qui rodaient autour, ceux qui n’avaient pas espoir de trouver une bonne place chez Affi N’Guessan, sont allés chez Gbagbo dans l’espoir d’obtenir un jour un bon « mangement ». Ceux qui n’ont pas trouvé place dans la petite mare aux crocodiles du Rdr ou du Pdci, sont aussi allés au PPA-CI de Gbagbo, pour espérer trouver de l’herbe plus verte à brouter. La création de ce nouveau parti répond principalement à ce besoin. En effet, l’objectif des dirigeants politiques de la bourgeoisie, quand ils s’engagent dans un parti politique, c’est avant tout de parvenir à la mangeoire.

Tous ces partis concurrents ont évidemment en ligne de mire les prochaines élections, notamment la présidentielle. Ceux qui ne sont pas à la mangeoire aujourd’hui calculent sur une redistribution des cartes. Tous les coups seront alors permis, comme c’est le cas dans ce pays depuis 1993, à commencer par la démagogie ethniste et xénophobe.

Ce n’est pas parce que le dernier né en date, le parti de Gbagbo s’est intitulé « Parti des peuples africains » et se réclame du panafricanisme que les choses en seraient autrement. D’ailleurs, ceux-là même qui avaient versé dans l’ethnisme et la xénophobie quand ils étaient au FPI sont les mieux représentés à la tête de ce parti. Eux-mêmes disent qu’ils ont gardé entièrement l’âme du FPI en entrant dans ce nouveau parti.

Lors du congrès de création de ce nouveau parti, le PPA-CI, il n’y a même pas eu de remise en causes ni la moindre condamnation des exactions et des massacres à caractère ethnique et xénophobe dont ont été victimes de nombreux habitants. Pourtant, le poison de l’ethnisme et de la xénophobie est loin d’avoir disparu.

Le chômage et la cherté de la vie jettent de plus en plus de familles pauvres dans la misère. Et c’est justement sur ce terreau-là que poussent les idées de haine et de barbarie les plus exécrables. Les dirigeants politiques de tout bord, ceux au pouvoir comme ceux aujourd’hui dans l’opposition, le savent. Ils trouveront bien des gens sans boussole parmi ces populations pauvres à qui ils pourront faire croire que leur misère vient de ceux d’ethnies d’en face, voire des étrangers prétendument venus voler le travail des ivoiriens, même si ces populations sont encore plus pauvres qu’eux-mêmes. Des pauvres s’en prennent ainsi à d’autres pauvres. Cette situation-là, nous la connaissons pour l’avoir déjà payée de notre chair et de notre sang plusieurs fois dans un passé récent !

Les années à venir ne présagent rien de bon pour les travailleurs et les populations pauvres. Le danger de l’ethnisme et de la xénophobie guette dangereusement. Voilà pourquoi, il est important de savoir que la division fondamentale de la société n’est pas entre nationalités, ethnies ou religions mais entre exploiteurs et exploités ; entre ceux qui produisent les richesses, les prolétaires, et ceux qui se les approprient, les bourgeois. La misère des travailleurs et des populations pauvres vient de l’exploitation capitaliste et de rien d’autre !

Voilà pourquoi, la création d’un parti communiste révolutionnaire des travailleurs est plus que jamais une nécessité. Ce parti doit avoir pour objectif de bâtir une force de combat, pour être en mesure un jour de contrer la force de la bourgeoisie. Pour cela, les communistes révolutionnaires doivent organiser les travailleurs, les jeunes, par de-là leurs origines ethniques et nationales. Ils doivent relever la conscience des travailleurs en expliquant que leur unique ennemi, c’est la bourgeoisie. Et c’est contre elle qu’ils doivent unir leurs forces pour défendre leurs intérêts en tant que travailleurs.