Poste de péage de l’autoroute de Grand Bassam, une affaire de racket rondement menée
LEUR SOCIÉTÉ
Le poste de péage de l’autoroute de Grand Bassam est ouvert à la circulation depuis le vendredi 15 avril 2022. Il reste désormais aux autorités de fixer le prix du passage.
Le tracé de l’autoroute long de 17 km a été financé par un don de la Chine à hauteur de 52 milliards et 10 milliards pour la partie ivoirienne. C’est censé être une voie publique, mais contre toute attente le gouvernement ivoirien a décidé d’y mettre un péage.
En 2015, le coût de l’ouvrage devant abriter le poste de péage avait été estimé à 5 milliards environ. Il aura fallu 7 ans pour en finaliser la construction, soit deux fois plus de temps qu’il a fallu pour terminer l’autoroute elle-même. Entretemps, le coût de l’ouvrage a aussi connu une envolée, passant de 5 à 23 milliards.
Cette autoroute est empruntée par près de 18 000 automobilistes par jour. Dès lors, on comprend pourquoi le FER (Fond d’Entretien Routier) qui n’a pas financé la construction de l’autoroute, est venu y implanter un péage. Un peu comme les « gnambro » qui ne participent à la construction d’aucune voie mais s’invitent impunément aux abords des routes et autres têtes de lignes pour racketter les chauffeurs de transport en commun.
C’est clair que les péages sont doublement lucratifs pour les dirigeants du pays. Non seulement la construction est pour eux une occasion de surfacturation, mais en plus ces ouvrages servent par la suite à dépouiller les usagers de la route. Il n’est donc pas étonnant que le gouvernement promette d’en faire construire 15 sur l’ensemble du pays d’ici 2023. C’est autant d’ouvrages publics ou financés avec l’argent public et qui seront « privatisés ».