Éditorial

Pluies diluviennes : ce sont surtout les habitants des quartiers pauvres qui en subissent les conséquences désastreuses

01 juin 2020

Routes coupées par les torrents, quartiers entiers inondés, véhicules emportés par les eaux, toitures qui cèdent, glissements de terrain, accidents de voitures, bouchons, etc. Voilà le spectacle que donnait la ville d’Abidjan pendant les deux jours de pluies diluviennes, du 25 au 26 juin.

Aucune commune de la ville n’a échappé aux inondations. Désolation, angoisse et peur étaient des sentiments partagés. Le bilan officiel fait état de 7 morts à Abidjan qui viennent s’ajouter au 17 morts suite à un éboulement de terrain à Anyama.

Cocody, une commune pourtant considérée comme bien lotie, n’y a pas échappé. Le niveau des eaux de pluie a dépassé plus d’un mètre par endroits. L’eau a dévalé les pentes et inondé plusieurs habitations ; des véhicules ont été emportés. Cela a été encore plus grave dans les sous-quartiers de cette même commune où l’eau atteignait plus de deux mètres, obligeant les gens à s’abriter sur les toitures des maisons. Beaucoup de témoins ont dit qu’ils n’ont jamais vu un tel déluge.

Le carrefour Indénié n’a pas failli à sa réputation. Comme tous les ans, il a été inondé. Les ouvriers construisant un échangeur à cet endroit ont dû arrêter les travaux illico et quitter les lieux au risque de se faire emporter par les eaux.

Plutôt que de chercher des solutions réelles à ce problème d’inondations, nous avons droit chaque année aux mêmes discours accusateurs du gouvernement à l’encontre des habitants des quartiers pauvres comme s’ils faisaient exprès de vivre dans des zones à risque, à flanc de collines ou dans des bas-fonds inondables.

Il y a peu, le journal gouvernemental Fraternité Matin lançait des fleurs au gouvernement en disant qu’il a vaincu les inondations. Il a fallu à peine quelques jours pour que la réalité les rattrape. En tout cas, ce ne sont pas les familles sinistrées qui lanceront des fleurs à ce gouvernement !