Pluies diluviennes : ce sont les pauvres qui en pâtissent le plus
LEUR SOCIÉTÉ
Le vendredi 22 octobre dernier une forte pluie s’est abattue sur la ville d’Abidjan. Les dégâts sont énormes. On note la mort de deux enfants d’une même famille à Yopougon. En partant à l’école, ils ont été emportés par les eaux. Certains lieux d’habitation ont été inondés. Des appareils et des biens ont été endommagés. À la zone industrielle de la même commune, les eaux étaient montées à un niveau tel que la circulation des piétons et parfois même des véhicules était impossible. Les autorités se sont rendues chez les parents qui ont perdu leurs enfants pour dire un soi-disant « yako ». Pourtant ils ne font rien pour éviter de telles catastrophes … à part détruire de lieux d’habitations des petites gens.
Pour conduire les eaux usées et de ruissellement des quartiers de riches et des zones industrielles vers la lagune, ils ont construit des caniveaux à ciel ouvert de plusieurs mètres de largeur et de profondeur qui traversent les zones d’habitations, sans la moindre mesure de sécurité. À la moindre erreur, un passant peut faire une chute et perdre la vie comme ces deux enfants.
Dans ces quartiers pauvres, il n’existe généralement pas de canalisation. Quand il pleut, l’eau se fraie son propre chemin en détruisant tout sur son passage. Il est impossible de sortir et même de dormir tranquillement quand il pleut. Partout il y a du danger. Dehors il y a le risque d’électrocution dû aux installations banabanas et aussi le risque d’être emporté par les eaux. À l’intérieur, il y a la crainte d’écroulement de la maison ou d’éboulement de terrain, etc.
Dans les quartiers ouvriers, même après la pluie, ce n’est pas le beau temps, comme le dit l’adage. La seule joie c’est d’avoir recueilli un peu d’eau. Sinon, c’est la boue partout, la destruction de tuyaux d’eau et de câbles électriques.
Ce calvaire risque de durer longtemps, jusqu’à ce que la colère éclate au grand jour et oblige les autorités publiques à mettre tous les moyens pour y remédier.