Pénurie d’eau, véritable calvaire pour les populations
Être abonné à la SODECI ne met plus à l’abri de l’insuffisance d’eau ou de son manque tout court. Ce ne sont plus seulement les zones rurales qui sont touchées par le manque d’eau, les grandes villes comme Abidjan ne sont plus épargnées. Ainsi, il n’est plus rare que dans plusieurs secteurs d’Abidjan les femmes et parfois les hommes passent plusieurs heures à la recherche de l’eau, se servant très souvent des vieux bidons d’huile de 25 litres. A Youpougon-Gesco, le problème est tel qu’on voit tous les jours de plus en plus de gens aller au marigot ou à la rivière dans la forêt du Banco, qui n’est pas trop loin, pour faire la lessive, la vaisselle et se laver eux-mêmes. Ainsi, ces populations s’exposent aux maladies liées à l’eau et à des intoxications de diverses sortes sans compter les noyades. On voit, par ailleurs, ressurgir dans certains secteurs le vieux métier de vendeur d’eau ; ce sont des jeunes gens qui vont chercher de l’eau potable à l’aide de pousse-pousse chargé de ces fameux bidons de 25 litres. Mais ce service n’est pas à la portée de tous car un bidon d’eau coûte entre 100 f et 150 f Cfa ; or, pour le ménage et les autres besoins, il faut plusieurs bidons.
Le problème est devenu grave parce que depuis des décennies il n’y a pas eu d’investissement sérieux pour étendre et améliorer le réseau d’eau. Le réseau actuel était destiné pour une population d’Abidjan n’atteignant pas le million d’habitants ; aujourd’hui c’est tout à fait logique que cette infrastructure vétuste et insuffisante ne puisse pas satisfaire une population abidjanaise estimée à 6 millions d’habitants ! C’est l’incurie de nos autorités et la rapacité des capitalistes comme Bouygue (qui contrôle l’eau), qui a entraîné cette situation.
Les dirigeants actuels disent avoir entamé des travaux pour soi-disant régler le problème définitivement. Ces politiciens, dans leur campagne politique, tombent dans une vantardise sans honte en annonçant encore des promesses sans lendemain.