On ne peut réduire le chômage avec de la propagande

13 juin 2016

Le 23 mai dernier, le ministre de la Jeunesse a procédé au lancement d’un programme « défi jeune C2D emploi » qui selon lui pourrait donner du travail à plus de 1700 jeunes. Beaucoup de tapage médiatique a été fait autour de ce programme comme si faire de la publicité pouvait régler le problème. Au menu de cette nouvelle trouvaille, il y a la mise en stage des jeunes et le « développement d’activités génératrices de revenus (AGR) » en faveur des jeunes. À les entendre, on croirait que le problème d’emploi serait bientôt résolu. Ce genre de tapage est fréquent, histoire de montrer qu’ils font quelque chose. Mais ça, c’est du déjà vu et du déjà entendu.

Depuis des décennies, nos dirigeants promettent que l’emploi des jeunes serait leur priorité. Du temps de Bédié, lorsque le gouvernement était incapable de juguler les problèmes de chômage grandissant, il avait inventé la formule du retour à la terre où on demandait aux jeunes d’aller faire des plantations dans les campagnes. Pour les diplômés, il y avait les fameux « fonds sociaux » soi disant destiné à financer des activités de débrouillardises.

Sous Gbagbo, c’était l’auto-emploi genre tenancier de cabine téléphonique, vendeur ambulant, un aveu d’impuissance face au chômage. Il y avait aussi pour les diplômés un Fonds National de Solidarité censé financer des projets.

Aujourd’hui encore, c’est le même refrain que le gouvernement nous chante. Plus ces dirigeants font du tapage autour de leur prétendue lutte contre le chômage, plus ce phénomène s’accroit.

Sur le terrain, la situation des jeunes diplômés en quête d’emploi est catastrophique. Certains sont obligés de payer pour se trouver un stage dans une entreprise. Certaines entreprises utilisent les services de stagiaires qu’ils renouvellent indéfiniment ; ce sont des stagiaires à vie. Dans les usines, les jeunes ouvriers sont maintenus comme des journaliers à vie corvéables à merci.

Ce gouvernement, s’il voulait un peu réduire le chômage pourrait exiger que les patrons qui exploitent ces jeunes régularisent leur situation (embauche des stagiaires et des journaliers). Cela pourrait réduire de façon significative le chômage. Mais attendre cela de ces serviteurs de la bourgeoisie, c’est comme attendre que la poule ait des dents !