Nutri : les ouvriers s’organisent
Le quotidien des travailleurs
Nutri est une entreprise de fabrication de produits alimentaires tels que des biscuits et la tomate concentrée. Les conditions de travail y sont particulièrement difficiles. En effet, plus de la majorité des ouvriers travaillent au noir. Ils n’ont ni contrat de travail, ni bulletin de paie. Impossible de savoir sur quelle base les salaires sont calculés ; ils sont fluctuants selon les mois. Evidemment, ils ne sont pas déclarés à la CNPS. L’ouvrier peut se faire renvoyer pour un oui ou pour un non. Les conditions de travail sont difficiles car il n’y a pas de matériel de sécurité. S’ajoute à cela la pression exercée par le patron pour toujours augmenter sa production.
Face à cette situation, les travailleurs ont compris qu’individuellement, ils ne peuvent pas grand-chose. Ainsi ils ont commencé à s’organiser. Du coup, les renvois à tout vent ont commencé à diminuer et le patron se montre moins arrogant. Il a sans doute constaté qu’en face de lui, il y a désormais une force qui est en train de se constituer.
Il reste aux travailleurs à dépasser le cadre corporatiste, sectoriel et autres divisions qui les affaiblissent et les divisent.
Si les patrons des différentes entreprises voisines savent s’entendre entre eux pour exploiter les travailleurs, il n’y a aucune raison que les travailleurs n’en fassent pas eux aussi de même. D’autant plus que la situation des travailleurs est la même partout et ils ont besoin de se renforcer pour augmenter leur force collective et faire face à la rapacité des exploiteurs.