Non aux violences ethnistes, xénophobes ou intercommunautaires

24 mars 2020

LEUR SOCIÉTÉ

Il y a eu deux morts et deux blessés le 24 février à Kabakouma, village de Feu Général Guéi, situé à l’Ouest du pays. C’était suite à un conflit foncier entre Yakouba et Burkinabé.

Le gouvernement a dépêché une délégation dans laquelle figurait Albert Mabri Toikeuse, ministre de l’Enseignement supérieur, de l’ethnie Yakouba. Il a « déploré » la mort de deux « autochtones » tués par leurs « protégés » burkinabé, et a appelé à l’apaisement, au nom du gouvernement,

Pour éviter ce genre de conflit à l’avenir, il a demandé aux « autochtones » d’arrêter de vendre leurs terres, source principale des conflits intercommunautaires, selon lui.

Il a recommandé aussi aux habitants de Kabakouma de privilégier le « bon ton » que « leur fils », le général Robert Guéi aurait toujours prôné. En tout cas, le moins qu’on puisse dire, c’est que ce fameux « bon ton » n’a pas fait long feu. Robert Guéi a fini lui-même dans la violence après avoir versé dans la xénophobie et l’ethnisme et entraîné le pays entier dans le chaos !

Bien sûr, les propos tenus par Albert Mabri Toikeuse sont de circonstance, venant d’un politicien, en cette période électorale ! Et les gens de son acabit sont aussi capables de tenir des propos exactement inverses, comme Feu le général Guéi, lorsque cela les arrange. D’ailleurs les mots qu’il a utilisés tels qu’ « autochtones » et « protégés » sont utilisés pour ménager ceux qui ont des sentiments xénophobes !

De plus, ce genre de tuerie n’a pas pour origine la vente des terres contrairement à ce qu’il prétend. Les conflits fonciers existent de tout temps, comme existe aussi, des conflits entre éleveurs et cultivateurs. Sauf que dans le passé, ces conflits se réglaient à l’amiable entre communautés. Ils sont devenus ensuite meurtriers quand des dirigeants politiques, religieux et des notables les ont exacerbés. Ils ont divisé encore plus les populations, dans l’objectif de les mettre encore plus sous leur coupe, pour s’en servir ensuite à des fins personnelles, notamment dans leur course à la mangeoire gouvernementale.

Ces mêmes dirigeants se donnent ensuite le beau rôle, comme on l’a déjà vu ici ou ailleurs, une fois leurs objectifs atteints, en prônant cette fois-ci la « réconciliation », après avoir eux-mêmes soufflé sur la braise, quand ils ne l’ont pas attisée !

Dans tous les cas, les divisions sur la base ethnique, religieuse ou nationale, ne servent jamais les intérêts des travailleurs et des populations pauvres, pour ne pas dire que c’est un poison. D’abord, parce que ce sont toujours eux qui en paient le prix fort. Ensuite, toute division entre eux renforce la bourgeoisie qui les exploite. Tout cela on l’a déjà vu en Côte d’Ivoire, et on n’a toujours pas fini d’en payer les conséquences !