Éditorial

Non à cette société d’exploitation et d’injustices !

10 octobre 2018

ÉDITORIAL

Nos dirigeants se vantent de réaliser une progression économique de 8 à 10 % tous les ans depuis ces 7 dernières années. Effectivement, les affaires de la bourgeoise capitaliste vont de mieux en mieux, les quartiers huppés d’Abidjan sont à la fête car la croissance c’est pour les riches.

Ce qui n’empêche pas les dirigeants de l’État de prétendre qu’ils œuvrent « pour toute la population ». Ils le disent d’autant plus fort que le mensonge est gros. Le gouvernement nous donne comme preuve de son prétendu engagement dans la lutte contre la pauvreté que le salaire minimum a doublé. De qui se moque-t-il ?

Pourtant, c’est un fait qu’avec 10.000 Fr aujourd’hui, on n’arrive pas à payer l’équivalent de ce qu’on pouvait obtenir avec 2.000 Fr auparavant ! La précarité se généralise dans les entreprises. Dans la zone industrielle de Yopougon, Koumassi et Vridi, il y a des ouvriers à qui les patrons exigent 10 heures de travail, voire 12 heures, payées pour ainsi dire 8 heures. Des semaines de six jours travaillés sont le plus souvent en vigueur. Partout la cadence de travail augmente. À Darling, un ouvrier écope d’une mise à pied parce que des mèches de cheveux sur lesquelles il a travaillé sont abimées durant la production. Mais comment l’éviter, quand la cadence de travail devient infernale ? A Filtisac, le rendement journalier exigé a augmenté alors que le revenu des travailleurs a été revu à la baisse !

Les conditions de travail et de vie se dégradent à tel point que de plus en plus de familles de travailleurs à Abidjan n’ont pas accès à l’eau potable et à l’électricité, quand bien même ils se tuent au travail !

Cette réalité dramatique n’empêche pourtant pas ces politiciens de venir battre campagne dans les quartiers populaires comme Abobo ou Koumassi, à l’occasion des élections locales, municipales et régionales, en cours. Ils font des promesses, distribuent de l’argent à tour de bras pour acheter des votes. Ils promettent qu’avec eux aux commandes, tout changera pour les pauvres. Qu’importe si, d’élection en élection, depuis plusieurs décennies, leurs devanciers, sinon eux-mêmes, ont déjà fait des promesses similaires et que la situation des populations pauvres ne cesse de se dégrader au fil des ans.

Bien sûr que les travailleurs ne restent pas les bras croisés face aux attaques incessantes de la bourgeoisie. Régulièrement, des luttes surviennent. C’est le cas quelques fois dans les usines, quand le rapport de forces le permet. C’est plus souvent le cas dans le secteur du bâtiment où les travailleurs, du fait de la précarité des chantiers, arrivent plus facilement à s’organiser et à se mettre en grève. La plupart du temps, l’objet de ces grèves porte sur la régularisation des « droits » bafoués. Des droits pourtant inscrits dans la loi par la bourgeoisie elle-même ! Les travailleurs arrivent quelques fois à recouvrer une partie de ce qui leur a été ainsi volé.

Le résultat de ces luttes, même quand elles sont « victorieuses » restent cependant en dessous de ce qu’il faudrait aux travailleurs pour sortir de leur misère quotidienne. Globalement, leur situation ne cesse de se dégrader du fait que le coût de la vie ne cesse de grimper. Mais il n’en reste pas moins que ces luttes sont nécessaires et précieuses pour l’avenir car elles permettent de tisser des liens fraternels entre travailleurs, des liens de combats de classes. Elles permettent aussi d’acquérir une somme d’expérience en organisation, en savoir-faire dans la mise en place de « comités de grève », de « piquets de grève », de tenue des « Assemblées Générales des grévistes », etc.

Cette somme d’expériences de luttes ainsi accumulées leur sera utile demain dans les grandes luttes qui opposeront inévitablement la classe des riches à la classe des pauvres. Parce que les esclaves salariés d’aujourd’hui n’accepteront pas indéfiniment de rester des esclaves d’une bourgeoisie parasite, avec leurs valets au pouvoir, qui s’accapare toutes les richesses produites par la société. La marmite finira bien par exploser un jour !

C’est cette grande lutte qu’il s’agit de préparer dès aujourd’hui. Les jeunes élèves, et étudiants peuvent, eux aussi, faire dès maintenant le choix du camp des travailleurs et aider les exploités à débarrasser la société du système de l’exploitation de l’homme par l’homme. C’est en militant dès à présent dans le rang des communistes révolutionnaires qu’ils peuvent le plus efficacement prendre part à ce combat.