Mutinerie : au suivant… au suivant…

27 juin 2017

Un groupe d’ex-combattants « démobilisés » de la bande Soro-Ouattara se réclamant de la « cellule 39 » a été reçu à Abidjan par le ministre de l’intérieur Hamed Bakayoko.

Cette rencontre fait suite à la pagaille qu’ils ont semée à Bouaké, à la suite de la mutinerie du mois dernier.

Ces ex-combattants démobilisés (au nombre de 6877) dont le gouvernement pensait avoir réglé le compte dans le cadre du DDR avec quelques miettes, frappent à la porte pour obtenir leur part de butin. Leur « Secrétaire exécutif national » du nom de Ouattara Issouf alias Diablo, réclame la somme de « 17 millions et l’insertion des plus jeunes dans l’armée et dans différents corps ».

Rappelons que leurs anciens camarades de rébellion, ceux intégrés dans la nouvelle force armées officielle de Ouattara, avaient obtenu 12 millions après avoir braqué leur fusil sur la tempe de leur « papa » Ouattara.

Au sortir de la rencontre avec le ministre de l’Intérieur, le porte-parole adjoint de la cellule 39 a déclaré : « Nous sommes venus à Abidjan pour poser notre problème et Dieu merci, nous repartons satisfaits, avec de bonnes nouvelles ». Et d’ajouter que toutes leurs préoccupations ont été « prises en compte ».

Quelles « bonnes nouvelles » ont-ils obtenues ? Là-dessus, rien n’a filtré. Toujours est-il que le gouvernement semble craindre une nouvelle mutinerie. Lors d’une conférence de presse qui a eu lieu le 15 juin dernier, le Premier ministre Gon Koulibaly a tenu à rassurer les 8400 mutins qui ont déjà fait parler la poudre que leur reliquat de 2 millions constituant le solde des 12 millions à devoir seront effectivement décaissés ce mois-ci. Pour ce qui est des « démobilisés » il a tout simplement dit que « le gouvernement regardera de près leur question ».

Tout dépendra donc de la situation sur le terrain et du rapport de forces que les démobilisés seront capables d’imposer. Sauf que le gouvernement n’est pas au bout de ses peines car en cédant aux revendications des uns il a ouvert la boîte de Pandore. La mutinerie est devenue contagieuse et il ne sait pas comment y mettre fin, ou plus exactement il n’en a pas les moyens.