Miltipack : à trop vouloir tirer sur la corde… elle finit par casser.
Les travailleurs de Multipack, une entreprise située à la zone industrielle de Yopougon sont entrés en grève le 23 janvier dernier, pour réclamer l’embauche des journaliers, la déclaration à la Cnps, des bulletins de salaire et de meilleures conditions de travail.
Cette entreprise exerçant dans le domaine du plastique, fabrique des sachets biodégradables, des emballages industriels, des boites alimentaires, etc. Elle emploie des travailleurs qu’elle maintient dans un statut de journalier depuis plusieurs années. Certains ont plus de 10 ans d’ancienneté sans être embauchés. Le patron ne se donne même pas la peine de fournir un bulletin de salaire, de sorte que les travailleurs ne savent pas sur quelle base ils sont payés, sans compter les conditions de travail qui sont très mauvaises.
Depuis plusieurs mois, les travailleurs ont engagé plusieurs démarches auprès du patron. Mais elles sont restées sans suite. Excédés par cette attitude du patron qui les narguait, ils ont répondu par la grève et ont bruyamment manifesté devant l’entreprise en bloquant l’entrée. Un sit-in a été organisé pour marquer leur ras-le-bol.
Plutôt que de régler le problème, le patron a fait venir les forces de l’ordre qui ne se sont pas faits prier pour charger les grévistes. Des matraques et gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser des travailleurs qui ne faisaient que revendiquer leurs droits. 15 d’entre eux ont été arrêtés et enfermés à la préfecture de police avant d’être relâchés tard dans la nuit.
Cette grève n’est qu’un début. Comme les problèmes légitimes posés par les travailleurs n’ont pas trouvé de réponse, ils sont prêts à reprendre la lutte. L’idée de faire la tournée des entreprises environnantes, pour se concerter, pour préparer une action collective, fait son chemin. Cela ne peut que renforcer le camp des travailleurs.