Mibem Koumassi : une petite victoire pour les travailleurs
La direction de Mibem, une usine de vin en carton et de mise en sachet des liqueurs, située à la zone industrielle de Koumassi, a été contrainte de régulariser la situation d’une partie des effectifs de l’’usine.
En effet, cette entreprise existe depuis une vingtaine d’années. Les travailleurs racontent qu’au tout début, ils travaillaient dans des conditions encore plus dégradées dans la chaleur et dans la boue à l’intérieur d’un entrepôt qu’ils appelaient « pays bas ».
Les travailleurs se sont organisés et ont envoyé une requête auprès de la direction. C’est au vu de cette liste de revendications que le directeur a organisé une rencontre avec les représentants des travailleurs. Lui qui menaçait les travailleurs auparavant, il s’est fait cette fois-ci très paternaliste, répétant qu’ils formaient une même famille. Ainsi, le vendredi 02 février, après 6, 10, voire 14 ans pour les plus anciens, la direction vient d’embaucher 92 de ces travailleurs. De fait, ils étaient déjà théoriquement embauchés en CDI car un travailleur journalier, une fois passé plus de deux ans dans une entreprise, doit être automatiquement embauché en CDI. Ce qui veut dire que durant toutes ces années, le patron a volé, entre autres, les droits aux congés payés de ces travailleurs.
Le patron a également fait d’autres promesses. Mais les travailleurs sont bien placés pour savoir que les promesses d’un patron c’est du vent, tant qu’il n’y a pas le feu derrière lui. Il leur faudra donc que les travailleurs renforcent leur organisation. Cela leur est d’autant plus nécessaire que la direction, dans ces calculs, espère avoir semé la division au sein des salariés, du fait qu’une partie seulement a été embauchée sur un effectif de 250.
C’est la solidarité de tous qui a permis ces premières embauches. Cette solidarité doit donc rester sans faille. Sans cela, le patron récupèrera d’une main ce qu’il a été obligé de céder de l’autre. De plus, les revendications ne manquent pas, tellement les injustices sont nombreuses et les conditions de travail déplorables.