Même avec les frais de raccordement de la CIE à 1 000 F, le courant parallèle a encore de beaux jours devant lui

05 juin 2014

CÔTE D’IVOIRE

Le porte-parole du gouvernement a annoncé le 17 mai que le raccordement à la CIE va passer de 150.000 F à 1.000 F. Les 150.000 F sont maintenus, mais les payements s’étaleront sur 10 ans. Cela a été ressenti à juste titre comme un soulagement par beaucoup de petites gens car ce montant trop élevé a très souvent été un frein à leur accès à l’électricité.

Mais ce n’est pas là, la seule barrière. Pour avoir un nouveau compteur, Il faut s’acquitter de différents frais. Il faut d’abord faire une installation électrique qui répond aux normes. Ensuite, il faut payer les services d’une entreprise qui est la SECUREL. Elle est chargée de contrôler les installations. Le coût minimal est de 30.000 F et obtenir son quitus sans quoi il est impossible d’avoir un compteur à la CIE. Ensuite il y a les frais à payer pour la pose du tableau de la CIE qui tournent autour de 70.000 F à 100.000 F. Enfin, il y a les frais de pose du compteur qui commence à 7.000 F en fonction de l’ampérage demandé.

C’est tout ça qui a favorisé l’émergence de réseaux parallèles d’approvisionnement en électricité dans les quartiers populaires. Ces branchements sont organisés par des individus fonctionnant comme un réseau de faussaires. Ils détournent le courant des lignes de la CIE. Avec eux, le client paye un tarif fixe chaque mois. Cela fait perdre des milliards de francs à l’État et à la CIE. Cela met aussi en danger la vie des habitants de ces quartiers car ces branchements à la sauvette se font sans aucun respect des normes. Mais pour la CIE comme pour l’État le principal souci c’est la perte d’argent.

C’est pour combattre donc ces réseaux parallèles, que déjà, bien avant l’effet d’annonce du gouvernement, la CIE faisait des promotions d’abonnement avec des facilités de payement. La somme des différents frais était étalée par tranche de 5.000 F sur les factures jusqu’à leur apurement.

Ces mesures n’ont pas suffi à éradiquer les branchements parallèles. La nouvelle mesure s’inscrit aussi dans la même veine. Le résultat ne sera pas meilleur, même si elle permettra à quelques personnes d’avoir l’électricité, pour beaucoup encore la solution restera les branchements parallèles.