Mécontents, les travailleurs du pont de Jacqueville bloquent les travaux pendant deux jours

06 novembre 2014

Le lundi 13 octobre, les travailleurs d’ARAB CONTACTORS, la société qui a en charge la réalisation du pont de Jacqueville, ont paralysé les deux entrés du chantier pour obliger la direction à donner une réponse à leurs revendications salariales. Mais c’est seulement le mardi après avoir durcis le ton qu’ils auront une oreille attentive.

C’est depuis un mois que ce bras de fer qui se déroule entre les travailleurs et la direction de cette entreprise dure. Les travailleurs ont tenté par plusieurs reprises d’approcher la direction pour exposer les difficultés qu’ils rencontrent dans le travail, mais en vain. Certains ont même fait les frais de leur entêtement à croire que les patrons peuvent un jour les écouter. Ils ont été virés sans préavis ni indemnités. Ceux qui ont même tenté de se plaindre à la direction du travail, la société à dit ne pas les reconnaitre. C’est irrité par autant de mépris que les travailleurs ont commencé à s’organiser. Mais là encore le patron ne voulait rien entendre. Il a tenté de prendre le nom de ceux qui organisaient leurs camarades, dans le but de les licencier.

Comme ces intimidations n’ont pas marché, il a alors fait semblant de répondre aux préoccupations des travailleurs. Il leur a demandé de faire la liste de leurs revendications. Mais une fois les papiers déposés, la direction a commencé à balancer les travailleurs entre le responsable comptable et le Directeur Général qui était en voyage. Vu ce jeu de Ping-pong à n’en point finir, les travailleurs ont déposé un préavis de grève de trois jours ouvrables, le mercredi 8 octobre. Malgré ce préavis, la direction n’a pas trouvé nécessaire de répondre aux travailleurs. C’est ainsi que le lundi 13 octobre, les travailleurs ont tout bloqué sur le chantier. Ce premier jour, la direction du chantier s’est barricadée en essayant même de faire fonctionner le chantier par des ouvriers et techniciens arabes, vraisemblablement des égyptiens. Dans l’après-midi, les travailleurs se sont réunis en assemblée et ont décidé que le lendemain, l’accès au chantier sera interdit à tous, même la direction.

Le lendemain très tôt, c’est la police BAE qui prit d’assaut l’entrée du chantier côté route Abidjan. Au même moment, les travailleurs à leur tour bloquaient aussi l’entrée côté Jacqueville. Dans tous les cas, le chantier était complètement paralysé. Et finalement le ministre des infrastructures, envoya en pompier, son directeur de cabinet qui s’est joint au Préfet et Sous-préfet de Jacqueville, pour rencontrer les travailleurs.

Au cours de la rencontre, chose qui montre de quel côté ce trouve ces gens du gouvernement, c’est plutôt le représentant du ministre qui devint le seul interlocuteur des travailleurs et même le défenseure acharné de l’entreprise. A la fin de la rencontre, les travailleurs ont obtenu la paie des droits des travailleurs déjà licenciés ainsi que les indemnités liées à l’ancien contrat pour ceux qui sont encore en fonction. La direction doit proposer un nouveau contrat qui prendra en compte tous ces éléments ainsi que la déclaration à la CNPS. Un nouveau rendez-vous a été pris pour la fin du mois.

Les travailleurs sont repartis la tête haute. En faisant le compte rendu à leur collègue, ils ont insisté sur le fait que tout cela est bon mais que « le serpent n’est pas encore mort » comme le dit un adage d’ici. Pour dire qu’il ne faut pas baisser les bras en prenant les promesses des patrons comme de l’argent comptant.