Macky Sall est réélu pour cinq ans mais le sort des exploités ne dépend pas du résultat des urnes

12 mars 2019

SÉNÉGAL

Selon les résultats officiels du premier tour de l’élection présidentielle, Macky Sall est réélu avec plus de 58% de voix alors que ses deux principaux rivaux, Idrissa Seck et Ousmane Sonko ont obtenu respectivement environ 20% et 15%. Tous deux ont contesté la légitimité de la victoire du candidat sortant et dénoncé des irrégularités dans le déroulement du vote tout en ne demandant pas le recomptage des bulletins de vote.

Ce qui est sûr c’est que Macky Sall a eu l’énorme avantage d’avoir pu bénéficier des moyens de l’Etat pour sa campagne électorale. Il a fait construire des mosquées par-ci, distribué des pagnes et des billets de banque par là. Les caméras de la télévision étaient en permanence braquées sur lui, d’autant plus qu’il avait organisé son agenda de telle sorte que presque chaque jour il avait une inauguration à faire, histoire de montrer que lui est un « président bâtisseur ».

En plus de ces énormes moyens de propagandes comparés à ceux de ses adversaires, Macky Sall a bénéficié de l’alignement du Parti Socialiste en échange de quelques strapontins ministériels, tandis que le PDS (le parti de l’ancien président Wade) a choisi de ne pas présenter son candidat. Dans ces conditions, Macky Sall avait un boulevard devant lui.

Les travailleurs n’auront ni à se réjouir ni à s’attrister de ce résultat car leur sort ne dépend pas de l’élection d’un bon ou d’un mauvais candidat. Aucune élection, fut-elle « transparente » ne peut les sortir de la misère et de l’exploitation dont ils sont victimes dans les usines, les chantiers, les bureaux ou dans les champs. Ils ne peuvent mettre fin à la misère qu’en s’opposant au système capitaliste par la grève et par la mobilisation dans la rue et dans les quartiers. Ceux qui prétendent qu’en votant pour un « bon candidat » on va pouvoir améliorer le sort de la majorité ne sont que des charlatans et des marchands d’illusions.