Lutte contre les faux médicaments : c’est le capitalisme qui tue
LEUR SOCIÉTÉ
Une campagne de lutte contre les « médicaments de la rue » a été lancée récemment à l’initiative du groupe pharmaceutique français Sanofi en collaboration avec le ministère de la Santé. Cette campagne a eu pour thème : « Respecte ta vie, protège ta santé, n’achète pas tes médicaments dans la rue, va à la pharmacie. Ma santé, ma vie ». À première vue, on croirait que ce groupe pharmaceutique se soucie réellement de la vie des malades. Oh que non ! L’un des responsables de cette firme n’affirmait-il pas lors de la cérémonie de lancement que « ces faux médicaments représentent pour l’industrie pharmaceutique une perte financière de 100 milliards. » car « en Côte d’ivoire, 30 à 40% des médicaments sont achetés dans la rue… ». Voilà ce qui préoccupe ce trust pharmaceutique, c’est la part de marché qui lui passe sous le nez. Il voudrait que l’État l’aide pour évincer cette concurrence.
Dans ce pays, ce n’est un secret pour personne que les soins médicaux sont hors de prix pour la grande partie des travailleurs et des populations pauvres. Non seulement, les hôpitaux publics sont des mouroirs pour pauvres car ils manquent de tout, mais en plus, les soins coûtent cher. Quant aux cliniques privées, n’en parlons pas car ce sont de véritables boutiques. Dans les pharmacies, les médicaments coûtent cher et les prix ne font que grimper. Dans ces conditions qu’est ce qui reste aux populations pauvres pour se soigner : c’est l’automédication en s’approvisionnant dans les rues quand elles peuvent ; certains font recours aux tradipraticiens et autres guérisseurs de tous poils. Pour beaucoup d’autres, il ne reste plus que les prières, c’est-à-dire rien.
Les campagnes répétées de lutte contre les médicaments de la rue ne changeront pas grand-chose tant que les soins de santé resteront soumis à la loi du profit capitaliste.