L’insécurité : une des conséquences de l’aggravation de la misère

25 septembre 2017

Depuis le 04 septembre dernier, la commune de Yopougon est investie par des forces de l’ordre dans le cadre de l’opération dénommée « désinfection ». Cette opération est lancée par les autorités pour soi-disant mettre fin au phénomène des « microbes », ces bandes de jeunes agresseurs qui sèment la désolation dans les quartiers populaires. Les sous quartiers de Yopougon comme Sable, Siporex, Port-bouet 2, jusqu’au Koweit ont subi des descentes musclées d’unités de la police. À Siporex par exemple, l’opération s’est transformée en bagarres rangées entre les forces de l’ordre et la population car il y avait en même temps une opération de déguerpissement des trottoirs. La police a fait usage de gaz lacrymogène et de matraques. À plusieurs reprises, la circulation a été perturbée de sorte que les habitants de cette commune qui rentraient chez eux certains soirs, à leur descente, ont dû faire de longs trajets à pied en faisant de grands détours pour éviter les zones chaudes. Ainsi, cette opération s’apparenterait à une expédition punitive contre les populations pauvres, car il y a peu de temps, un policier a été égorgé par des prétendus « microbes » dans la même commune. Toujours est-il que la police a procédé à des arrestations en masse de jeunes gens. Le critère c’est d’être jeune avec un pantalon jean et avoir chaussé des lêkês (chaussures fermées en plastique). Les autorités, ont présenté dans les médias plusieurs images sur lesquelles on pouvait voir des centaines de jeunes mis torse nu assis à même le sol dans un commissariat. Elles ont aussi montré des jeunes gens avec des machettes et des haches en main. Sur certaines images, on voit des jeunes gens qui ont la main sur des tas de drogue emballés dans des sachets plastique, histoire de faire croire que des fumoirs ont été démantelés.

Il y a 5 mois, en vue de la préparation des jeux de la francophonie, le même type d’opération avait été lancé, c’était l’opération « épervier ». Des rafles ont été perpétrées dans plusieurs quartiers populaires comme Abobo, Yopougon, Attécoubé. Là encore, plusieurs jeunes ont été arrêtés et présentés dans les médias.

Ce genre d’opération a pour but de faire croire à la population que le gouvernement est décidé à mettre fin à ce type de délinquance. Mais la réalité est que, les quartiers populaires sont complètement laissés à l’abandon.

Les raisons profondes de la persistance de l’insécurité dans les quartiers populaires, c’est la pauvreté grandissante. C’est la misère et le chômage chronique qui poussent les jeunes vers le désœuvrement et la délinquance. Mais sur ce terrain-là, c’est-à-dire sur l’amélioration des conditions d’existence de la majorité des habitants, on ne peut compter sur la volonté des gens du pouvoir qui n’ont d’yeux que pour les intérêts des classes riches.