L’incurie des autorités face à l’insécurité dans les quartiers populaires
Les journées autour du 30 mars 2016 ont été des moments de panique pour la population d’Abobo. Des bandits communément appelés « microbes » ont sévi dans la commune. Armés de machettes et de gourdins, ils ont semé la terreur pendant trois jours. Ces délinquants avaient le contrôle total d’une bonne partie de la commune. Ils agressaient, pillaient et volaient tous ceux qu’ils croisaient sur leurs chemins. Tout cela se passait au nez et à la barbe des forces de l’ordre, sans que ceux-ci ne lèvent le petit doigt.
À l’origine de cette flambée de violence, l’un des chefs microbes a été lynché la veille, le 29 mars, par des habitants du quartier Plaque-2, exaspérés par les agissements de ces bandits. C’est en représailles à la mort de leur chef qu’ils ont agi ainsi. Les forces de l’ordre, d’habitude promptes à mater les travailleurs quand ceux-ci luttent contre l’exploitation qu’ils subissent, avaient totalement disparues, durant tous ces jours de violences, laissant les habitants livrés aux bandits.
Le problème des microbes ne concerne pas seulement la commune d’Abobo. Tous les quartiers populaires d’Abidjan sont touchés. Récemment Yopougon-Siporex avait fait l’objet des attaques similaires.
Toute cette criminalité prospère sur le terreau de la misère, du chômage et du désœuvrement de la jeunesse dans les quartiers pauvres. Il faut plus que de simples mesures sécuritaires pour arriver au bout de cette situation.