L’hypocrisie des législateurs face à la sur-exploitation scandaleuse des employés de maison
Les députés préparent à grand coup médiatique une loi pour soi-disant réglementer le travail des « boys » et des « bonnes ».
Quelle mouche a donc piqué ces messieurs pour prétendre s’occuper de ceux-là même qu’ils exploitent de manière scandaleuse dans leurs domiciles ? Ces travailleurs dont la journée de travail commence généralement à l’aube pour se terminer tard dans la nuit, n’ont souvent pas un seul jour de repos. Nombre de ces domestiques sont des enfants obligés déjà de gagner leur vie à cause de la pauvreté de leurs parents. Certaines sont même abusées sexuellement.
La plupart des députés, comme de nombreux maires des grandes villes, sont eux-mêmes, par ailleurs, des chefs d’entreprises. Beaucoup d’entre eux sont dans le bâtiment et les travaux publics. Forts de leur pouvoir, ces gens-là emploient des travailleurs journaliers le plus souvent avec un salaire de misère. Donc, personne n’est dupe pour croire qu’en préparant cette loi, les députés veulent venir en aide à ceux qu’ils exploitent à domicile.
Avec leurs nouvelles lois, ils pourront peut-être déclarer officiellement leurs domestiques avec un salaire supérieur à 100.000 Fr. Mais, évidemment, une fois déduits de la paie la nourriture, l’eau, l’électricité et le loyer de la couchette, le net à payer restera comme avant, c’est-à-dire entre 15.000 Fr et 50.000 Fr.
Ce tour de passe-passe cynique n’est pas fait pour déplaire à la « 1ère dame » qui se présente comme étant à la pointe de la lutte contre le travail des enfants en Côte d’Ivoire. La comédie ne tue pas !