Leur société – Ce n’est pas la pluie qui tue, c’est le capitalisme
La nuit pluvieuse du jeudi 6 au vendredi 7 juillet a été une nuit d’horreur. À Petit Bouaké, 4 membres d’une même famille ont été ensevelis par un éboulement de terrain. Les pompiers alertés ont mis deux heures pour arriver sur le lieu du drame. Entretemps, des voisins avaient déjà sorti les cadavres des décombres. À Micao Number One, c’est le mur d’une usine qui s’est effondré faisant 3 morts. À Gesco-Manutention, l’inondation a fait 4 morts. Dans la seule nuit, ce sont au total 14 personnes qui ont perdu la vie et 3 autres portés disparu. Ce bilan est très lourd et est peut-être encore provisoire.
Nous nous sentons directement concernés par ces drames car ce sont les nôtres, des travailleurs et des pauvres comme nous qui sont morts et nous savons pourquoi ils sont morts.
Les salaires sont misérables et en même temps, chaque jour le coût de la vie ne cesse de grimper, nous nous enfonçons dans la misère. Dans ces conditions, où habiter ? Pour la plupart des travailleurs, c’est dans des quartiers précaires, et dans des zones dites à risque. C’est la misère dans laquelle nous plongent ces capitalistes exploiteurs qui oblige la plupart d’entre nous à vivre dans des zones dangereuses. Cela n’a rien à voir avec la fatalité !
Des membres du gouvernement se sont rendus sur les lieux le lendemain et ont versé des larmes de crocodile sur le sort des morts. La seule chose qu’ils avaient à la bouche c’est : « Quittez les zones à risque ! ». Ils savent que les habitants de ces quartiers n’ont pas les moyens de les quitter mais ils les tiennent pour responsables de leur propre malheur. Ils montrent là tout le mépris qu’ils ont envers les travailleurs et les pauvres.