Éditorial

Leur Côte d’Ivoire à eux les riches n’est pas la même que celle des travailleurs

22 septembre 2016

Éditorial

Toutes les occasions sont bonnes pour l’actuel président de s’auto-féliciter. Et quand ce n’est pas directement lui qui le fait, la presse gouvernementale, la télé et la radio s’en chargent à longueur de journée. Des athlètes ivoiriens rapportent des médailles, c’est grâce à « l’esprit nouveau » insufflé par le président ! Des artistes ont quelques succès au-delà des frontières nationales, c’est encore lui qui essaye de tirer la couverture. Partout on n’entend que le couplet sur la « Côte d’Ivoire qui gagne ».

Ils nous disent que l’économie ivoirienne va très bien ; ils sont ravis des bons chiffres de la croissance économique que la Banque mondiale a attribués à la Côte d’Ivoire et du palmarès annuel de cette institution financière plaçant ce pays comme la « première puissance sub-saharienne ». Mais les travailleurs n’ont pas à en être fiers car leurs conditions d’existence ne font qu’empirer. Ce sont les salaires de misère, les cadences infernales, les heures supplémentaires non payés, les contrats journaliers, le travail non déclaré à la CNPS, etc.

De plus, nos maigres salaires sont rongés par l’augmentation des prix des denrées, du loyer, du transport, de l’électricité, entre autres. La rentrée scolaire qui s’approche n’annonce rien de bon pour les familles à revenus modestes car cela va générer des dépenses supplémentaires occasionnées pour une scolarisation de plus en plus dégradée. C’est cela la Côte d’Ivoire des pauvres, ce n’est pas la même que celle des riches.

Cette situation injuste ne peut pas durer éternellement. Il faut que ça change un jour. Ceux qui détiennent actuellement le pouvoir feront tout pour maintenir cet ordre établi en faveur des capitalistes car non seulement ils sont pieds et poings liés aux intérêts exclusifs des possédants mais eux-mêmes font partie du monde des exploiteurs. Quant au FPI, le principal parti d’opposition, même s’il parait élever le ton en ce moment contre le pouvoir, ce n’est pas du tout sur le terrain des travailleurs et des couches populaires. Les dirigeants de ce parti disent qu’ils vont mobiliser leurs adhérents et sympathisants contre la réforme constitutionnelle telle qu’elle sera proposée par Ouattara lors du prochain référendum. Ils vont peut-être organiser des marches et des meetings mais les travailleurs et les petites gens n’ont aucun intérêt à se laisser distraire par leurs discours démagogiques. Ils n’ont rien à attendre de ces politiciens-là car lorsqu’ils étaient hier au pouvoir derrière Gbagbo, ils ont aussi contribué à l’exploitation des travailleurs et des petits paysans et à l’aggravation de leurs conditions d’existence.

Pour changer leur sort, les exploités ne peuvent compter que sur leurs seules forces. Les seules améliorations qu’ils peuvent attendre, ils ne les obtiendront que grâce à leurs luttes.