Éditorial

L’État-patron, comme les capitalistes, ne connaît que le langage de la force

05 avril 2019

Éditorial

 

Après deux mois de grève, les enseignants des écoles publiques ont repris le travail sans avoirobtenu quelque chose de concret de la part du gouvernement. Ils revendiquaient des augmentations de salaire et de la prime de logement, le payement des heures supplémentaires ainsi que l’amélioration de leurs conditions de travail, entre autres.

La seule chose que le gouvernement a proposé c’est de commencer la négociation autour d’une table. C’est le signal que certains dirigeants syndicaux attendaient pour mettre fin à la grève. Eux, ils vont peut-être gagner quelque chose en échange de leur ralliement mais pas les enseignants qui ont fait l’effort de maintenir la pression durant deux mois pour faire valoir leurs légitimes revendications.

Il faut se rappeler la grève du personnel hospitalier à la fin de l’année dernière. Leurs syndicats regroupés au sein de la « Cordi-Santé » avaient fait arrêter le mouvement contre la volonté d’une partie des grévistes en échange de la proposition du ministre de la Santé de se mettre autour de la table de négociations. Le résultat est que certains grévistes de la Santé ont eu, à juste raison, le sentiment de s’être fait rouler dans la farine.

En tout cas, lors de la récente grève des enseignants, si certains souhaitaient poursuivre le mouvement jusqu’au bout, c’est-à-dire ne pas se contenter de simples promesses, ils n’ont pas réussi à entrainer les autres dans leur mouvement.

Ce qu’on peut constater c’est qu’à chaque fois que les petits salariés de la Fonction publique se mettent en grève, l’État-patron se comporte comme les capitalistes qui exploitent les travailleurs dans les usines et dans les chantiers. Lorsque les travailleurs se mettent en grève, leurs employeurs essaient dans un premier temps de casser le mouvement en promettant des choses mais à condition que les travailleurs reprennent le travail. L’État-Patron comme les capitalistes, d’où qu’ils soient, procèdent par des ruses, des menaces et des intimidations de toutes sortes contre les travailleurs. Si nécessaires, ils essaient d’acheter quelques représentants des grévistes. Et lorsqu’ils n’obtiennent pas satisfaction, ils font venir la police pour taper sur les grévistes et les faire embarquer au commissariat ou à la Maca.

Dans le secteur privé comme dans le public, c’est une guerre de classes. Les travailleurs et les petits salariés n’ont que leur nombre et leur force collective pour faire aboutir leurs revendications. La grève et la mobilisation dans la rue sont leurs armes pour obtenir collectivement des améliorations dans leurs conditions d’existence.