Les travailleurs de Franzetti en lutte pour l’application du barème du BTP
Les travailleurs de Franzetti, sur le chantier de Riviera Bonoumin, ont fait un débrayage le mercredi 13 janvier, pour obliger les commis-tacherons à répondre à leurs revendications.
C’est depuis le 5 janvier que les travailleurs ont saisi ces commis-tacherons avec leurs listes de revendications faites de 11 points dont : le respect du barème du bâtiment ; la déclaration à la CNPS ; la paie des heures supplémentaires et des différentes primes ou l’organisation de l’élection des délégués. Ils en ont profité pour déposer une ampliation à l’inspection de travail d’Adjamé, à titre d’information.
Mais ces petits patrons, au lieu de répondre aux préoccupations des travailleurs, ont préféré procéder par des menaces. Les travailleurs ont patienté jusqu’à expiration de leur préavis de grève de 6 jours. Le mercredi matin 13 janvier, ils ont tout bloqué. Mais à la veille du débrayage, pour avertir le patron de leur mécontentement, ils ont attaché des bandeaux rouges sur leur bras, toute la journée du mardi.
Vu ce comportement étrange, les deux commis-tacherons ont réuni les travailleurs à l’heure de la descente. Pendant les échanges, les travailleurs ont exigé qu’une rencontre soit organisée et à laquelle sera présent leur syndicat. Les patrons ont refusé cette proposition et les deux parties se sont séparées en queue de poisson.
Alors, le 13 janvier, les travailleurs ont paralysé les deux sites de travail. Pour mieux se faire entendre de loin par les passants et les riverains, ils se sont munis d’un mégaphone. Devant l’ampleur de la mobilisation et la menace sérieuse de la grève totale, les patrons sont revenus sur leur refus de recevoir le syndicat. Ils ont donné leur accord mais en mettant le rendez-vous de la rencontre à plus d’une semaine. Les travailleurs ont refusé cette proposition et demandé que cela soit dans un délai de deux jours, le temps qu’ils informent la direction de leur syndicat. Vu la pression des travailleurs, ceci fut accepté.
Le vendredi 15 janvier, à 10 heures comme prévu, la rencontre eut lieu. Les tacherons, à leur tour, se sont fait assister d’un juriste. Les 11 points de revendications ont été tous abordés. Les patrons et leur conseil ont souhaité un report d’une semaine, pour donner une réponse définitive. Pour prétexte, ils ont dit que certains points des revendications étaient déjà confiés à leur cabinet comptable et que ce temps va leur permettre de prendre contact avec lui, afin de donner des réponses précises à la prochaine rencontre.
Après de vives altercations entre les travailleurs et le juriste qui croyait les berner si facilement, les travailleurs acceptèrent la proposition. Mais ils n’ont pas manqué de faire signifier au juriste du patron que leur seule arme c’est la grève et, qu’ils sont prêts à l’utiliser à tout moment si les patrons essayent de les tourner en bourrique.