Les travailleurs de Cico poursuivent leur lutte

17 septembre 2014

Depuis près de 4 mois, les travailleurs des différents chantiers de CICO mènent des luttes pour exiger de leur direction de meilleures conditions de travail. Leur dernier mouvement est le débrayage des ouvriers du chantier Synatrésor sur la route de Bingerville.

Voici le récit d’un des travailleurs :

« En effet, les premiers travailleurs à mener des luttes sont nos collègues qui construisent la direction de la téléphonie mobile Green à Cocody ambassades. Depuis le mois de février, ils revendiquent des augmentations de salaire ainsi que d’autres choses comme la déclaration à la CNPS, les matériels de sécurité etc. La direction a essayé d’étouffer le mouvement en menaçant les travailleurs. Elle a même mis quelques uns à la porte pour ensuite reculer et les reprendre.

Deux mois après, c’est notre tour à Synatrésor. Nous avons apporté les mêmes revendications à la direction. Les négociations ont commencé dans le mois de juillet dernier, mais là aussi la direction a voulu joué avec nous et c’est lorsque nous avons durci le ton en faisant un débrayage que la direction est venue à la raison pour signer un accord. Dans ces deux accords, la direction a promis de mettre fin à l’ancien contrat et de payer nos indemnités en fonction de l’ancienneté de chacun. Ensuite, elle devrait appliquer le barème du BTP en réajustant le salaire des manœuvres. Mais une fois l’accord signé, elle a feint d’ignorer tout, laissant passer le temps pour se dérober. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons repris le débrayage il y a deux jours. Ensuite nous avons envoyé une délégation musclée à la direction pour exiger le paiement des droits de nos collègues licenciés avant et après la grève.

Dans un premier temps, le directeur n’a pas voulu recevoir notre délégation. C’est quand il a entendu les travailleurs dire qu’ils vont amplifier le débrayage en se rendant sur d’autres chantiers (dont les travailleurs sont aussi prêts à agir pour la même cause), qu’il est sorti de son bureau pour dire qu’il n’était pas au parfum de la situation des travailleurs. Pour nous amadouer, il a promis de prendre les dossiers en mains et de trouver une solution définitive. Si nous sommes retournés au chantier, ce n’est pas parce que nous avons cru aux paroles du patron (car après quatre mois de lutte dans différents chantiers, il ne peut pas dire qu’il n’est pas au courant des différentes négociations et accords signés). Pour nous, il s’agissait plutôt de mieux nous préparer avec les travailleurs des autres chantiers afin de se mettre en meilleure position pour affronter ensemble la direction. Mais Finalement, comme pour nos collègues Green, la direction a encore reculé et a accepté la réintégration de tous nos collègues licenciés suite à la grève ».

A l’image des travailleurs de CICO, c’est un peu tous les travailleurs du secteur du BTP qui se réveillent et se battent car les conditions de travail et de vie des travailleurs de ce secteur sont toujours les mêmes sur dans la majorité des chantiers, grands comme petits.

Pour le moment, les mouvements restent timides et isolés, mais ils augurent des lendemains meilleurs, surtout si les travailleurs de ce secteur prennent conscience de leur force et du rôle à jouer en se donnant les moyens d’élargir à chaque fois ces mouvements vers d’autres couches de travailleurs.