Les riches se moquent des massacres et des atrocités que peuvent subir les pauvres, du moment que leurs affaires continuent !

28 décembre 2015

Ouattara a reçu les « rois » et autres « chefs traditionnels » pour recevoir leurs doléances. Ces derniers lui ont demandé de libérer les commanditaires des crimes durant la crise, qui croupissent en prison, et la clémence pour ceux qui sont en fuite hors du pays. Ils lui ont aussi demandé « d’accélérer les procédures judiciaires » et d’user ensuite de son « droit de grâce » pour les laver définitivement de toutes poursuites judiciaires.

Autant dire que cette demande est du pain béni pour Ouattara qui n’attend que le bon moment pour le faire. Il leur a donc répondu : « j’ai bien noté vos recommandations. Surtout, ce qui concerne ceux qui sont hors du pays et ceux qui sont privés de liberté. Nous ferons en sorte de mériter de la mémoire de Félix Houphouët Boigny ».

Houphouët a bon dos ! Le véritable souci du Chef de l’État et des siens n’est certainement pas le sort des gens comme Simone Gbagbo ou ses amis en prison ou en fuite hors du pays. Il n’a certainement pas oublié que ce sont les dirigeants du FPI qui l’avaient humilié durant des années, qui avaient attenté peut-être à sa vie et l’avaient contraint à vivre en reclus à l’hôtel du Golf durant des mois ?

Le problème de Ouattara c’est que dans ces propres rangs, nombreux sont ceux qui ont les mains également tâchées de sang et se sont aussi enrichis dans le pillage durant la crise. Certains d’entre eux ont été bombardés officiers supérieurs au sein des forces armées ou occupent des places dans les hautes sphères du pouvoir. Ils risquent aussi d’être poursuivis, à l’exemple de ce qui se passe en ce moment au Burkina Faso.

Ouattara doit donc trouver une parade pour ne pas se mettre à dos ces mêmes gens qui risquent demain de se retourner contre lui s’il se montre ingrat.

Alors, que ce soit au nom de Houphouët Boigny, du saint esprit, ou de ces « rois » et autres « chefs » parasites d’un autre âge, Ouattara a peut-être là l’occasion de sortir cette épine du pied. Après tout, peu lui importe, à lui et aux capitalistes qui s’en mettent plein les poches depuis qu’il est au pouvoir, les 3000 morts officielles et les milliers d’autres officieux, ainsi que tous ceux qui ont souffert de la xénophobie et de la barbarie des uns et des autres. Les capitalistes ont besoin de la « paix » pour faire des affaires et pour piller l’économie en toute tranquillité… jusqu’aux prochains massacres.