Les paroles d’un vil serviteur de la bourgeoisie !
LEUR SOCIÉTÉ
Un certain Venance Konan, journaliste-écrivain notoire, ex-DG du journal gouvernemental Fraternité, a écrit dans son papier que les pays d’Asie, comme le Japon et la Corée se sont développés parce que les travailleurs ont « cravaché » au travail à longueur d’année, les grèves y ont été « restreintes » et il était, écrit-il, très mal vu pour un travailleur de prendre quelques jours de vacances. C’est ce qui aurait permis, selon lui, à ces pays de se positionner parmi les pays riches.
En disant cela, il reprend à son compte les récents propos du dictateur béninois Patrice Talon adressés au patronat français pour les inviter à investir dans son pays. Rappelons que ce président du Bénin est en même temps considéré comme le « roi du coton » dans son pays. Il tire sa fortune en exploitant férocement des paysans et des ouvriers ; les uns dans la production du coton, les autres pour faire tourner ses nombreuses usines. Dans son pays, a-t-il expliqué, pas besoin de démocratie pour les travailleurs. Il a dit avoir fortement réglementé le droit de faire grève et même le droit syndical depuis qu’il a accédé à la présidence de ce pays.
Quant à Venance Konan, il a aussi rappelé qu’au temps de la dictature d’Houphouët, un gréviste se retrouvait facilement en prison et que c’est ainsi que ça devrait être dans un pays qui veut se développer. En écrivant de tels propos anti-ouvriers, Venance Konan veut peut-être montrer aux éventuels propriétaires d’entreprises capitalistes à la recherche d’un DG qu’il sera un bon serviteur de leurs intérêts.
Parce qu’il ne peut quand même pas ignorer que la majorité des travailleurs aujourd’hui en Côte d’Ivoire, les journaliers dans les usines et les travailleurs du bâtiment, pour ne parler que de ceux-là, travaillent à longueur d’année sans bénéficier d’un quelconque congé payé tout en ne touchant qu’un salaire de misère ! Les travailleurs subissent aussi bien la dictature du patronat à l’intérieur de l’entreprise que celui du gouvernement qui envoie les forces armées pour réprimer la moindre grève, comme au temps de Houphouët Boigny et sans doute comme dans bien de pays considérés comme des modèles à suivre par Venance Konan. Résultat, même en travaillant ainsi durant toute leur vie, les travailleurs restent aussi pauvres que lorsqu’ils sont nés ! Le voilà le lot de la majorité des travailleurs en Côte d’Ivoire, qui n’est certainement pas beaucoup différent de ce que vivent les travailleurs au Bénin. Ils resteront désespérément pauvres parce que dans ce monde capitaliste, ce n’est pas le travail qui enrichit mais le vol et l’exploitation des travailleurs !
Voilà pourquoi, ceux qui les exploitent, à savoir les bourgeois, eux qui ne font rien de leurs dix doigts et qui se reposent durant toute l’année, ceux-là seuls s’enrichissent. C’est la même chose partout dans le monde.
C’est seulement en menant des luttes collectives contre l’exploitation que les travailleurs peuvent garder la tête hors de l’eau. Et cela est valable au Bénin comme en Côte d’Ivoire, que ce soit sous la dictature d’un Talon, d’un Bédié, d’un Gbagbo ou d’un Ouattara, tous ces serviteurs des intérêts capitalistes et surtout ennemis des travailleurs !