Les nouveaux putschistes blanchissent un des leurs
Mali
La justice malienne vient d’acquitter définitivement l’ex-capitaine putschiste, Amadou Haya Sanogo qui était poursuivi pour crimes commis lors de son coup d’État de 2012. C’est un cadeau que lui ont offert les tenants du pouvoir actuel au nom de la « réconciliation nationale ». Il se trouve que le numéro deux du régime actuel n’est autre que le colonel Malick Diaw, un ex-compagnon de route de Sanogo.
Lorsque Sanogo renversa, le 21 mars 2012, le colonel Amadou Toumani Touré (lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’État), il n’était que capitaine mais il a bénéficié d’un soutien d’une partie de l’armée. Cependant, il s’est vite rendu compte que les dirigeants de l’État français ainsi que ceux des pays voisins du Mali ne voulaient pas de lui au pouvoir. À peine trois semaines après son coup d’État, il a dû abandonner le pouvoir au profit de Dioncounda Traoré qui était alors président de l’Assemblée nationale et qui avait les faveurs de l’impérialisme français pour assurer la transition en attendant l’élection d’un nouveau président issu des urnes en septembre 2013.
Cependant, Sanogo ne quitta pas le pouvoir les mains vides. Non seulement il a été bombardé au grade du général mais en plus il a bénéficié du statut d’ancien chef d’État pour la vie. Quelques mois après sa démission forcée, on a découvert un charnier contenant des corps de militaires que Sanogo avait fait assassiner car ils s’étaient opposés à son putsch. Les familles de ces soldats assassinés ont porté plainte contre Sanogo. Celui-ci a été condamné pour la forme à vivre dans une sorte de résidence surveillée mais avec tout le luxe accordé à un général et ancien président. Cela a duré six ans et le voilà blanchi officiellement et libre de tout mouvement. Les crimes qu’il a commis sont effacés !
Par ce geste, les dirigeants qui sont au pouvoir aujourd’hui font la démonstration qu’ils ne valent pas mieux que cet assassin galonné !