Les gnambos font la loi sous la barbe des autorités !
Dans la journée du 19 avril, la gare de wôrô-wôrô, qui se trouve au carrefour jouxtant l’église sainte Monique du Plateau Dokui, a été le théâtre d’agression. Une bande de jeunes armés d’armes blanches, de gourdins et de bouteilles s’en sont violemment pris aux gnambros (Les gnambros sont des loubards qui se font appeler « syndicats » et qui écument le milieu du transport) qui habituellement ont en charge la gestion de cette gare. Le bilan fait état de trois blessés graves.
Il faut dire que les taxis (wôrô-wôrô) et les mini-cars (gbaka) qui chargent à ce carrefour ont obligation de remettre 300 F pour les uns et 600 F pour les autres, par chargement, aux gnambros. C’est pour contrôler cette manne qu’il y a eu cet affrontement. Les nouveaux challengers cherchent à déloger ceux qui sont déjà en place.
Ce genre de scènes est devenu courant à Abidjan. L’actualité en fait écho continuellement. Dans les gares routières ou à certains carrefours, des jeunes délimitent des espaces qu’ils considèrent comme leur gare de stationnement. Si un véhicule de transport y prend des passagers, le chauffeur doit leur verser un certain montant de gré ou de force. De temps en temps, donc, éclatent des bagarres pour le partage de l’argent racketté ou le contrôle de l’espace de racket. Il s’en suit souvent des blessés graves ou des morts.
Cela se passe dans la plupart du temps dans l’indifférence des autorités. Quand il leur arrive d’intervenir, c’est pour concilier les bandes rivales ou prendre parti pour l’une d’elles.
Selon les organes en charge du transport et des gares routières, c’est près de 20 millions de francs qui seraient pompés chaque jour par ces gens-là. Dans la seule commune d’Adjamé, près de 350 ‘‘syndicats’’ de gnambros se partageraient 7 millions de francs quotidiennement.
C’est sûr que tout cet argent ne reste pas que dans la poche de ces petits loubards. Comme tout crime qui prospère, ils ont des parrains haut placés qui les couvrent. En novembre 2014, un apprenti gbaka était mort des suites de leurs maltraitances. L’affaire avait été portée en conseil des ministres mais aucune suite n’y avait été donnée.
Pour le moment donc, ce sont les chauffeurs, les apprentis gbaka et les usagers des transports en commun qui font les frais de cette mafia. Les autorités étatiques continuent de faire la sourde oreille aux différentes plaintes qui leurs parviennent.